Le Japon a appelé la Chine à respecter sa "souveraineté indiscutable" après l'entrée de trois patrouilleurs chinois dans ses eaux territoriales, à proximité d’îlots, en mer de Chine orientale, que les deux pays se disputent.
AFP - Les garde-côtes japonais ont accusé mercredi trois patrouilleurs chinois d'être entrés dans les eaux territoriales nippones, à proximité d'îlots au centre d'un différend territorial avec la Chine, entraînant une joute verbale entre Tokyo et Pékin.
Les trois navires chinois se sont approchés de ces îles de mer de Chine orientale, appelées Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois, tôt mercredi matin, après avoir été repérés par un bateau des garde-côtes nippons, ont précisé ces derniers.
Identifiés par les garde-côtes comme les Yuzheng 202, Yuzheng 204 et Yuzheng 35001, les navires chinois ont dans un premier temps refusé d'obtempérer à l'ordre des garde-côtes de quitter la zone.
"Nous opérons dans des eaux chinoises. Ne vous en mêlez pas. Quittez les eaux territoriales chinoises", ont lancé les équipages chinois aux garde-côtes nippons. Quelques heures plus tard, les patrouilleurs chinois ont toutefois quitté la zone considérée par les Japonais comme faisant partie de leurs eaux territoriales, tout en continuant de croiser non loin.
Le ministère japonais des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur chinois à Tokyo pour protester, a indiqué le porte-parole du gouvernement nippon, Osamu Fujimura.
"Historiquement et légalement, il est clair que les Senkaku font partie intégrante du territoire du Japon", a-t-il précisé.
Mais la Chine a réaffirmé le contraire, à l'issue d'une rencontre de son ministre des Affaires étrangères, Yang Liechin, avec son homologue japonais, Koichiro Gemba, à Phnom Penh.
"Les îles Diaoyu et autres îlots qui leur sont liés, sur lesquels la Chine a une souveraineté indiscutable, ont toujours fait partie du territoire chinois depuis les temps anciens", a indiqué un communiqué de la délégation chinoise après cette entrevue.
M. Yang a appelé le Japon à faire preuve de "bonne foi" dans le respect des accords entre les deux pays, à régler ces différends "par le dialogue et la consultation" et à "prendre des mesures concrètes pour défendre les intérêts de leurs relations bilatérales".
Cette nouvelle péripétie intervient quatre jours après que le Premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, a annoncé un projet gouvernemental de nationalisation de ces îlots inhabités, administrés par le Japon mais revendiqués par la Chine ainsi que par Taïwan.
Selon le quotidien nippon Asahi Shimbun, le gouvernement, qui veut renforcer son contrôle sur ces îles en les achetant, espère parachever la transaction d'ici à la fin de l'année avec leur propriétaire privé, la famille nippone Kurihara.
Le projet porte sur l'achat de trois des îlots de la chaîne des Senkaku, dont le plus grand, Uotsuri.
Le gouvernement chinois avait réagi dès samedi, soulignant que le Japon n'avait pas le droit d'acheter ces îles, entourées d'eaux très poissonneuses et dont les fonds marins environnant pourraient renfermer des hydrocarbures.
Le 8 septembre 2010, l'arrestation du capitaine d'un chalutier chinois à la suite d'une collision avec un navire des garde-côtes nippons près de ces îles avait provoqué une grave crise diplomatique.
Devant le déferlement de protestations, de menaces et de représailles de la Chine, les autorités japonaises avaient finalement relâché le pêcheur deux semaines plus tard.