Longtemps pourfendue par le régime de Saddam Hussein, l’université d’Al-Hawza à Najaf, en Irak, connaît un nouvel essor. On y vient du monde entier pour se plonger dans le dogme chiite, parfois pendant 25 ans. Nos reporters Karim Hakiki et Amar al-Hameedawi sont allés à la rencontre de ces étudiants.
Nous avons été accueillis par une tempête de sable à Najaf. D’un seul coup, le ciel s’est assombri. La nuit en plein jour. Le célèbre mausolée de l’Iman Ali a disparu du paysage et tous les pèlerins, venus du monde entier, se sont réfugiés à l’intérieur de la grande mosquée.
Une ville dans la ville, sous haute protection de l’armée irakienne. Pour entrer dans la mosquée, il faut passer trois points de contrôle. Il faut dire qu’ici les attentats contre les chiites sont récurrents. Avec la tempête de sable, les militaires sont sur les dents, paranoïaques.
Une fois à l’intérieur du mausolée, le saint des saints chiite, on découvre des milliers de pèlerins qui vivent, dorment et mangent sur place. L’organisation est bien huilée, d’un coté les hommes et de l’autre les femmes.
Najaf, haut lieu de l’islam chiite, est le centre du pouvoir politique chiite en Irak. Des millions d’Iraniens déferlent tous les ans sur place.
La plupart des commerçants de Najaf sont d’origine iranienne, tout comme les marchandises qui se vendent dans la ville. Le puissant voisin exerce une tutelle à la fois économique et politique sur la ville, car Najaf est davantage tournée vers Téhéran que Bagdad.