La police colombienne a annoncé avoir capturé le 27 juin l'une des cadres du "Front 15", l’unité des Forces armées révolutionnaires de Colombie qui a revendiqué l'enlèvement du journaliste de France 24, Roméo Langlois, au mois d'avril dernier.
L’heure des représailles a-t-elle sonné pour les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) dans l’affaire Roméo Langlois ? Accusée d’avoir joué "un rôle déterminant" dans l’enlèvement du journaliste-reporter de FRANCE 24, Yedmy Sanchez Suarez, alias "Nury", a été arrêtée le 27 juin par la police colombienne. Les autorités du pays la présente comme un membre influent de la direction du "Front 15" de la guérilla marxiste, l'unité qui avait revendiqué la capture du journaliste, le 28 avril, dans le département de Caqueta, dans le sud du pays.
"C'est elle qui a géré l'aspect politique et médiatique de l'enlèvement de Langlois. Elle a une grande expérience dans la manipulation des masses et est chargée de l’endoctrinement des nouvelles recrues", a précisé le colonel Carlos Alberto Vargas Rodriguez à la presse nationale.
"Provocation manifeste"
Âgée de 33 ans et surnommée "La Pelusa", autrement dit "La Poilue", Yedmy Sanchez Suarez est le premier membre des Farc interpellé dans le cadre de cette affaire. Roméo Langlois indique toutefois qu’il n’a pas souvenir de l’avoir croisée pendant sa captivité (du 28 avril au 30 mai), mais il précise qu’une femme appartenant aux Farc a filmé sa première "interview", le jour même de sa capture.
Toujours est-il que l’arrestation de "Nury" ne sera sans doute pas la seule. "La mise en scène de la libération de Roméo, au cours de laquelle "Jairo" Martinez, un cadre historique et recherché des Farc est réapparu en public, aux côté de l’émissaire de François Hollande de surcroît, a été perçue comme une provocation manifeste par les autorités, déjà humiliées par le fiasco de l’opération militaire qui a coûté la vie à 4 soldats et dans laquelle le journaliste avait été enlevé. Dès lors, les Farc devaient s’attendre à une vague de représailles", explique Loïck Berrou, chef du service international de l’Audiovisuel extérieur de France (AEF) qui a suivi de près le déroulement de l'affaire Roméo Langlois.