Une semaine après un premier tour marqué par l'abstention, les électeurs des outre-mer et d'Amérique ont ouvert samedi le second tour des élections législatives françaises dont la campagne s'est achevée vendredi soir à minuit.
AFP - Les Polynésiens ont à leur tour commencé à voter, samedi soir en heure de Paris, pour élire leurs députés, comme plus tôt dans la journée les électeurs guyanais, antillais et les Français des deux Amériques, la veille d'un vote en métropole pour lequel la gauche part favorite.
Pour le second tour de ces législatives, six semaines après la victoire de François Hollande à l'Elysée, les électeurs de l'archipel français du Pacifique se sont rendus aux urnes à partir de 8h00 du matin (20h00 à Paris). Selon les premiers pointages des mairies, la participation était en légère hausse. Elle avait été très faible (45%) au premier tour, le 2 juin.
Voter un jour avant la métropole permet aux Français de l'étranger et des outre-mer de s'exprimer dans les mêmes conditions, c'est-à-dire sans connaître les résultats du scrutin.
"Le fait de voter avant les autres nous donne l'impression de voter utile", a déclaré à l'AFP Serge Zemmour, 51 ans, en arrivant à l'ambassade de France de Buenos Aires. "Avant, on avait le sentiment que les jeux étaient faits", a-t-il ajouté.
Outre les expatriés vivant en Argentine, le top départ du second tour donné à 13H00 (heure de Paris) concernait les électeurs du département de Guyane, ainsi que les Français résidant au Surinam, en Uruguay et au Brésil (Rio de Janeiro, Sao Paulo, Recife).
Ensuite ce sont les électeurs des Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin) qui ont vu les bureaux de vote ouvrir leurs portes, sous un grand soleil.
A 17h00 locales, le taux de participation était de 29,43% en Martinique contre 26,99% en 2007.
A Saint-Martin et Saint-Barthélémy, le taux de participation à la même heure était de 26,73% contre 22,83% au premier tour la semaine dernière.
Pour la Guyane, ce taux s'élevait à 26,79% contre 36,26% en 2007.
Par aillleurs, les territoires de Wallis et Funa et la Nouvelle-Calédonie ont commencé à voter cette nuit.
Les deux départements de l'océan Indien -La Réunion et Mayotte- entameront le vote dimanche matin, juste avant la métropole.
Chez les Français de l'étranger, près de 118.000 électeurs ont d'ores et déjà voté par internet, du mercredi 6 au mardi 12 juin, pour le second tour, dans les 11 circonscriptions qui leur sont dévolues pour la première fois. Auparavant, ces expatriés n'étaient représentés qu'au Sénat.
Les résultats de ce vote électronique, une première en France pour un scrutin national, seront connus dimanche en fin de soirée. Leurs résultats globaux le seront au plus tôt dans la nuit, ou lundi, selon les circonscriptions.
A Washington, dans les locaux de l'ambassade, dans le quartier chic de Georgetown, très peu d'électeurs s'étaient déplacés dans la matinée, en raison entre autres de la possibilité de voter par internet ou par courrier depuis plusieurs jours déjà.
Après un premier tour globalement favorable à la gauche (avec le PS en tête dans 6 circonscriptions sur 11, un écologiste dans un septième, l'UMP dans quatre) les résultats des anciens ministres sarkozystes Frédéric Lefebvre (1ère circonscription, Canada, Etats-Unis) et Thierry Mariani (11e, Russie, Iran, Océanie, une partie de l'Asie) seront parmi les plus observés.
Mais les Français connaîtront dès dimanche soir le nouvel équilibre des forces politiques au sein de leur Assemblée nationale.
Elle devrait être à gauche dans une cohérence qui a été constatée en France: les quatre élections législatives qui se sont tenues dans la foulée d'une présidentielle (1981, 1988, 2002, 2007) se sont soldées par la victoire plus ou moins nette des partisans du chef de l'Etat fraîchement élu.
De ce point de vue, les outre-mer, qui se sont prononcés massivement pour François Hollande, devraient rester dans ces rails.
Le redécoupage des circonscriptions a doté les départements et collectivités d'outre-mer de 5 sièges supplémentaires, portant à 27 les représentants des quelque 1,7 million d'électeurs ultramarins. Quatre sièges ayant été attribués dès le premier tour (31 autres en métropole, ndlr), il reste 23 députés à élire en outre-mer.
Les affiches du second tour offrent même la perspective de deux grands chelems pour la gauche en Martinique et en Guadeloupe, où le ministre des Outre-mer Victorin Lurel a été réélu dès le premier tour et a donc été assuré de conserver son maroquin.
A la Réunion, qui pèse pour un tiers de l'électorat ultramarin, la gauche (sauf l'historique PCR) devrait emporter au moins 5 des 7 sièges et le MoDem y trouver une planche de salut que la métropole ne lui offre plus.