L'ultra-conservateur Scott Walker a sauvé son siège de gouverneur du Wisconsin à l'issue d'un scrutin-test considéré comme un véritable baromètre de l'influence du "Tea party" sur le parti républicain.
AFP - Le gouverneur républicain du Wisconsin (nord des Etats-Unis) Scott Walker, connu pour ses attaques contre les droits syndicaux, a sauvé son siège dans un scrutin-test à cinq mois de la présidentielle américaine, ont indiqué des médias américains.
Selon des résultats annoncés par plusieurs chaînes de télévision américaines, le gouverneur républicain très contesté à gauche l'emporte sur le démocrate Tom Barrett.
Cette élection était considérée comme un référendum local sur le virage à droite pris par le parti républicain, sous l'influence du mouvement ultraconservateur du "Tea party".
Assuré de devenir un héros du parti républicain après sa victoire, M. Walker a fait un discours triomphal mardi soir. "Ce soir, nous disons au Wisconsin, nous disons à notre pays et nous disons aux gens à travers le monde que les électeurs veulent vraiment des responsables qui agissent et prennent les décisions difficiles", a-t-il lancé. M. Walker s'est voulu rassembleur en appelant les démocrates à discuter avec lui pour gouverner.
De son côté, l'équipe de campagne du président démocrate Barack Obama, "Obama for America" (OFA) a estimé dans un communiqué que le vote s'était aussi traduit par un message au gouverneur Walker de la part de centaines de milliers d'électeurs qui se sont élevées contre "la politique des divisions". En outre, OFA a assuré que M. Walker avait dépensé bien plus d'argent (31 millions de dollars) que le candidat démocrate (4 millions).
Seuls deux autres gouverneurs par le passé ont été confrontés à un tel vote de "rappel" (recall). Ils ont été tous deux démis par des électeurs en colère.
Cette procédure d'invalidation rare a été obtenue par les opposants de M. Walker, qui ont recueilli suffisamment de signatures pour convoquer un vote visant à le démettre ou non de ses fonctions avant la fin officielle de son mandat.
Les syndicats sont la première source de soutiens financiers et électoraux du président Obama et depuis longtemps la cible des républicains, soutenus de leur côté par le monde des entreprises.
M. Walker avait défendu début 2011, l'adoption au niveau de son Etat de mesures réduisant fortement le pouvoir des syndicats de la fonction publique et qui s'en prenaient aux retraites et à l'assurance santé des fonctionnaires, malgré des semaines de manifestations de masse.
Mardi soir, peu après l'annonce des résultats, le candidat républicain à la Maison Blanche Mitt Romney, qui affrontera le président Barack Obama à l'élection du 6 novembre, a félicité M. Walker dans un communiqué.
"Les résultats de ce soir vont résonner au delà des frontières du Wisconsin", a-t-il écrit. "Le gouverneur Walker a montré que les citoyens et les contribuables peuvent se défendre et gagner face aux dépenses publiques incontrôlées imposées par les leaders syndicaux", a ajouté M. Romney.
Le porte-parole du parti démocrate, Brad Woodhouse, a riposté sur Twitter en indiquant que Barack Obama avait "gagné le Wisconsin en 2008 de 14 points et dans les sondages de sortie des urnes ce soir de 11 points".
M. Obama est resté plutôt en retrait de cette bataille. Dans un soutien minimal à M. Barrett il a rédigé ce tweet lundi: "C'est jour d'élection demain dans le Wisconsin et je soutiens Tom Barrett. Il ferait un gouverneur remarquable".