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Hollande et Sarkozy réunis pour les commémorations du 8-Mai

Le président élu et le chef de l'État en exercice participent ensemble aux cérémonies du 8-Mai, qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les deux hommes offrent une image apaisée de "réconciliation" après une très âpre campagne électorale.

Le président sortant, Nicolas Sarkozy, et le président élu, François Hollande, participent ensemble aux commémorations du 8 mai 1945. Après une campagne menée âprement par chacun, les adversaires d’hier s’efforcent d’offrir en cette occasion une image apaisée de réconciliation.

Le 8 mai : un peu d'histoire...

Il n’y a pas toujours eu de commémorations en France le 8 mai. Institué en 1946, le jour a été rendu férié par une loi en 1953. Mais dans le souci de limiter le nombre de jours fériés au mois de mai, un décret fixe, en 1959, les commémorations de la victoire alliée au second dimanche du mois de mai. 

En 1968, un autre décret rétablit les commémorations du 8-Mai, mais le jour n'est pas férié.

Malgré les protestations des anciens combattants, le 7 mai 1975, le président Giscard d’Estaing décide de la suppression des commémorations du 8-Mai au nom de la réconciliation franco-allemande.

Il faut attendre le 2 octobre 1981 et l’arrivée de François Mitterand au pouvoir pour qu’une nouvelle loi vienne rétablir la victoire du 8 mai 1945 comme jour férié dans le code du travail.
 

L’Élysée a précisé que l’initiative en revenait à Nicolas Sarkozy, un geste qu’a salué François Hollande. "Que nous puissions avoir, le 8 mai, le président encore en exercice, Nicolas Sarkozy, et celui qui est désormais élu par les Français, je crois que c'est une belle image qui permet d'agir pour ce qui est, à mon avis, l'objectif qui doit être le mien au lendemain de ce scrutin : la réconciliation", a-t-il commenté lundi 7 mai.

Alors que la passation de pouvoir entre les deux hommes est prévue le 15 mai prochain, ils se sont retrouvés à 11 heures pour la cérémonie qui a débuté par un dépôt de gerbe du président Sarkozy au pied de la statue du général de Gaulle, sur l’avenue des Champs-Élysées.

Passage de témoin

Nicolas Sarkozy, accompagné de François Hollande, a par la suite passé les troupes en revue sur la place de l’Étoile, pour ensuite se recueillir devant le tombeau du Soldat inconnu de l’Arc de triomphe, après en avoir ravivé la flamme. Vêtus tous deux de costumes sombres, ils arboraient un air empreint de gravité. Pour Michèle Cotta, journaliste spécialiste de politique française, "Nicolas Sarkozy, les traits tirés, devait principalement penser à donner une image digne de lui-même".
 

Un cas de figure qui n’est pas inédit

Il faut remonter 17 ans en arrière pour que deux présidents issus de partis opposés célèbrent l’armistice de 1945 ensemble : en 1995, François Mitterrand et Jacques Chirac, tout juste élu face au socialiste Lionel Jospin. C’est cependant la première fois que le président sortant commémore l'armistice aux côtés de celui qui l'a battu dans les urnes deux jours plus tôt. Pour Michèle Cotta, "c’est bien là que réside la nouveauté : c’est un président entrant et un président sortant qui se sont beaucoup affrontés", remarque-t-elle. "Leur rencontre d’aujourd’hui n’en prend que plus de sens, celui de la continuité républicaine", analyse-t-elle.

Il y a cinq ans en 2007, malgré l’invitation de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, issu du même parti, avait, quant à lui, décliné.

Dès mercredi, François Hollande poursuivra la préparation de son arrivée au pouvoir avec déjà des rendez-vous majeurs : passation des pouvoirs et nomination d'un Premier ministre le 15 mai, premier conseil des ministres et rencontres avec Angela Merkel à Berlin le 16, voyages aux États-Unis pour le G8 (18-19 mai) et le sommet de l'Otan (20-21 mai). François Hollande a également été invité par le président américain, Barack Obama, à lui rendre visite à la Maison Blanche en mai.