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Après les menaces de Béchir, le Soudan du Sud appelle à la médiation continentale

Après la menace du président soudanais de renverser le gouvernement au Soudan du Sud, Juba veut entrer en pourparlers avec Khartoum, sous l'égide de l'Union africaine. Depuis le 9 juillet 2011, les affrontements se multiplient entre les deux voisins.

AFP - Le Soudan du Sud a appelé mercredi soir le régime de Khartoum à des pourparlers sous l'égide de l'Union africaine (UA), quelques heures après la menace du président soudanais Omar el-Béchir de renverser le gouvernement du Soudan du Sud.

"Nous ne pouvons résoudre cette situation qu'avec des discussions sous l'égide de l'Union africaine", a déclaré à l'AFP le ministre sud-soudanais de l'information, Barnaba Marial Benjamin.

"Nous ne sommes pas entrés dans la République du Soudan, et nous n'avons pas de plans pour un changement de régime au Soudan ou pour envahir Khartoum", a-t-il ajouté.

Plus tôt mercredi, Omar el-Béchir avait menacé de renverser le gouvernement du Soudan du Sud.

"Notre principal objectif à partir d'aujourd'hui est de libérer les citoyens du Soudan du Sud du SPLM", avait-il déclaré au siège de son parti, en référence au Mouvement populaire de libération du Soudan au pouvoir à Juba depuis la partition du pays en juillet 2011.

Il s'exprimait à l'occasion d'un meeting de soutien aux troupes soudanaises qui tentent de reconquérir la zone frontalière de Heglig, où se trouve le principal champ pétrolier du pays, tombée aux mains du Soudan du Sud il y a une semaine.

"Il y a deux options: soit nous finissons à Juba, soit ils finissent à Khartoum. Nous ne pouvons cohabiter au sein des anciennes frontières" du Soudan unifié, avait encore déclaré le président soudanais, prédisant une victoire rapide. "Nous ne nous arrêterons pas à Heglig. Nous nous arrêterons à Juba".

Parallèlement, un conseiller du président el-Béchir, Mustafa Osman Ismail, s'est entretenu mercredi avec le chef de la commission de l'Union africaine Jean Ping et le premier ministre éthiopien Meles Zenawi pour obtenir le retrait "inconditionnel" des forces sud-soudanaises de la région d'Heglig, saisie le 10 avril.

Les heurts dans cette région ont éclaté en mars et dégénéré, avec une série de bombardements aériens sur le Sud et la prise de la zone pétrolifère par les forces sud-soudanaises, aidées selon Khartoum par des groupes rebelles du Darfour.

La communauté internationale, notamment les Nations unies, les Etats-Unis et l'Union européenne, ont critiqué l'occupation de Heglig et dénoncé dans le même temps les raids aériens de Khartoum contre son voisin.

Il y a de fortes craintes que ces combats, les plus violents entre les deux voisins depuis l'indépendance du Soudan du Sud en juillet à l'issue de deux décennies de guerre civile, ne fassent tache d'huile.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a évoqué mardi l'éventualité de sanctions contre le Soudan et le Soudan du Sud pour les convaincre de sortir de leur "logique de guerre", selon des diplomates.