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Indice UEFA : la France éjectée du Top 5 européen

Les mauvais résultats des clubs tricolores en coupes d'Europe cette saison relègue la Ligue 1 française au 6e rang européen. Le Portugal passe devant le football hexagonal au classement UEFA, dominé par l’Angleterre et l’Espagne.

AFP - La France n'a plus de représentants en Coupe d'Europe après l'élimination de Marseille en quart de finale de la Ligue des champions, et, camouflet, la Ligue 1 sort du club des cinq, reléguée à la 6e place à l'indice UEFA des clubs, au profit du Portugal.

Dans les faits, cela ne changera rien pour la saison prochaine. Mais le 3e de L1 devra effectuer un tour préliminaire supplémentaire pour la Ligue des champions à partir de la saison 2013-14.

Marseille n'est pas le grand fautif. Il faut même remercier l'OM pour avoir atteint les quarts de finale de l'épreuve reine continentale. Lyon est davantage à blâmer pour son élimination indigne contre l'Apoel Nicosie, petit poucet de la compétition en 8e de finale, sans oublier Lille bon dernier dans sa poule en C1. Mais c'est surtout le fiasco tricolore en Europa League (aucun qualifié en 16e de finale avec Sochaux, Rennes et surtout le Paris SG en lice) qui a acté la rétrogradation de la France en 2e division européenne.

Il suffit de jeter un coup d'oeil sur l'indice UEFA pour voir la traduction concrète des mauvaises prestations des clubs français à l'international. La France passe ainsi de la 5e à la 6e place au profit du Portugal, pays qui a toujours pris très au sérieux l'Europa League (finale portugaise l'an passé).

Cette année, le Sporting Portugal, vainqueur de Manchester City en 8e de finale, a accédé aux quarts de finale de la C3.

Le mal est fait: le 3e de L1 sera dans l'obligation de disputer un tour supplémentaire (le 3e tour préliminaire) pour se qualifier pour la phase de poules de la C1 à partir de l'été 2013, soit un retour en arrière de 22 ans pour le classement du foot français.

Constat cruel pour le président Thiriez

Alors que l'équipe de France, qualifiée pour l'Euro-2012 et invaincue depuis 18 rencontres, tente tant bien que mal de relever la tête après le désastre du Mondial-2010, la L1 n'arrive toujours pas à jouer dans la cour des grands et perd au contraire chaque année des positions cruciales.

Le constat est cruel pour le président de la Ligue de football professionnel Frédéric Thiriez. En 2008, avant sa réélection à la présidence de la LFP, le patron du foot pro avait défendu un projet ambitieux pour 2012: que la France gagne une Ligue des champions, passe du 4e au 3e rang à l'indice UEFA et que la L1 affiche un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros. La Ligue est aujourd'hui très loin du compte.

Les raisons de cette dégringolade française sont à dénicher dans les problèmes financiers que connaissent les clubs tricolores depuis plusieurs saisons et qui ont eu des répercussions fâcheuses sur leur recrutement estival, mis à part le cas particulier que constitue le PSG, racheté par le Prince héritier du Qatar et désormais à l'abri du besoin.

Lyon, en proie à un déficit de près de 35,6 millions d'euros en 2010-2011, a mis de côté l'été dernier ses achats massifs alors que Marseille ne s'est renforcé qu'à minima avec les Lorientais Morel et Amalfitano comme têtes de gondoles, obligé même de rappeler Brandao. Un peu maigre pour espérer quoi que ce soit dans la plus prestigieuse compétition continentale.

"La rigueur, elle est là", avait déclaré en décembre M. Thiriez en présentant les comptes des clubs français pour l'exercice 2010-11, déficitaires de 46 millions d'euros en L1 mais en nette amélioration par rapport à la saison précédente (114 M d'euros de pertes en 2009-10).

Et pour le PSG, les critères du fair-play financier édictés par l'UEFA "ne pas dépenser plus qu'on ne gagne" pourraient s'avèrer un casse-tête à partir de 2014-15.