
Le chef de l'État serbe a démissionné mercredi, écourtant son mandat de neuf mois afin que le prochain scrutin présidentiel, pour lequel il se porte de nouveau candidat, se déroule en même temps que les législatives, soit le 6 mai.
AFP - Le président serbe Boris Tadic a annoncé mercredi sa démission, neuf mois avant la fin de son mandat, une décision qui permet la tenue du scrutin présidentiel en même temps que les élections générales convoquées le 6 mai, a rapporté la télévision d'Etat serbe (RTS).
"J'ai décidé d'écourter mon mandat afin de permettre la tenue de l'élection présidentielle le 6 mai (...) et je serai candidat", a dit M. Tadic selon la RTS.
"Ces élections seront l'occasion pour les citoyens de choisir la voie qu'il souhaitent emprunter. Je propose celle de l'intégration européenne et de la préservation de l'intégrité" territoriale du pays, a ajouté M. Tadic.
Initialement, des élections locales, régionales et législatives avaient été convoquées pour le 6 mai, mais les hommes politiques et la presse locale avaient évoqué ces derniers jours une semblable décision du président.
M. Tadic a précisé qu'il informerait de sa décision, par écrit jeudi, la présidente du Parlement, Slavica Djukic Dejanovic, à qui il reviendra ensuite de convoquer l'élection présidentielle.
En vertu de la Constitution, une fois la démission de M. Tadic officialisée, c'est Mme Dejanovic qui exercera par intérim la fonction de présidente de la Serbie. Le mandat de M. Tadic devait expirer le 15 février 2013.
A la mi-mars, le président serbe avait annoncé la tenue le 6 mai d'élections législatives, les premières qui ne seront pas un scrutin anticipé depuis la chute du régime de Slobodan Milosevic en octobre 2000.
Des élections municipales dans l'ensemble du pays ainsi qu'un scrutin régional, dans la province de Vojvodine (nord), auront lieu le même jour.
M. Tadic, déjà très engagé dans la campagne de son Parti démocratique (DS), pour les législatives, brigue un troisième mandat.
Sa décision pourrait dynamiser une campagne jusqu'à présent très terne semblant intéresser peu les électeurs, estiment les analystes.
M. Tadic entend aussi capitaliser sur l'obtention par la Serbie, le 1er mars, du statut de pays candidat à l'adhésion à l'Union européenne, principale priorité de son administration en matière de politique étrangère.