Au lendemain de la tuerie qui a coûté la vie à quatre personnes dans une école juive toulousaine, la "chasse à l'homme" du meurtrier se poursuit tandis que les corps des victimes sont rapatriés en Israël où ils seront inhumés mercredi.
Il est encore impossible d’accéder à la rue Jules Dalou plus de vingt-quatre heures après la tragédie qui a frappé, lundi 19 mars, l’école juive d’Ozar-Hatorah, dans le nord de Toulouse.
Mardi, en milieu de journée, une cérémonie de levée des corps a eu lieu en présence des familles des victimes dont les corps ont commencé, dans l’après-midi, à être rapatriés vers Israël pour y être inhumés mercredi.
L’établissement Ozar-Hatorah, fermé jusqu’à nouvel ordre, est toujours encerclé par des
forces de sécurité. Au milieu de la horde de journalistes français et étrangers, quelques badauds sont venus, à l’angle de la rue, déposer des fleurs, des messages et allumer des bougies pour rendre hommage aux victimes.
Martine, animatrice dans une école, a apporté une rose blanche. "Je suis très touchée d’autant que je suis mère de famille et que je travaille avec des enfants", commente-t-elle. Et d’avouer que ce matin, pour accompagner ses enfants dans une école voisine, elle a préféré prendre la voiture. "Je ne veux pas rentrer dans la psychose, mais je reconnais que j’ai eu peur".
Fleurs, peluches et bougies
Pour éviter un nouveau drame, la mairie de Toulouse a décidé de réarmer en urgence ses équipes de police municipale, habituellement désarmées en journée. Par ailleurs, le carnaval qui devait avoir lieu ce mercredi a été annulé. Le plan Vigipirate a été placé au niveau écarlate dans toute la région Midi-Pyrénées au moins jusqu’à mercredi par le président Nicolas Sarkozy. Un plan qui prévoit notamment la mise en place de 14 unités de CRS dans la région, des gardes devant tous les lieux de culte et des contrôles d’accès aux trains.
Cette situation réveille de douloureux souvenirs pour les Toulousains. "Ca me rappelle la catastrophe AZF, le 22 septembre 2001. On était tous choqués et le plan Vigipirate avait été activé", se souvient une passante. Un argument que réfute un chauffeur de taxi curieux. "Cela n’a rien à voir, s’emporte-t-il. La catastrophe c’était un accident, aujourd’hui ce sont nos enfants qui ont été touchés, c’est un acte lâche".
Trouver le coupable
L’auteur de la tuerie est recherché dans le cadre d’une enquête antiterroriste en raison des similitudes dans le mode opératoire avec deux autres attaques contre des militaires de la région toulousaine les 11 et 15 mars. Les enquêteurs ont affirmé que l’arme utilisée lors de ces trois attaques était la même, à savoir un calibre 11,43, de même que le deux-roues utilisé par l’assaillant : un 530 Yamaha Tmax qui aurait été volé début mars à Toulouse.
Dans cette affaire, que le porte-parole du ministère de l’Intérieur qualifie de "véritable chasse à l’homme", 120 enquêteurs ont été mobilisés pour tenter de définir le profil du tueur en utilisant, notamment, les caméras de surveillance de l’école Ozar-Hatorah et celles du drame de Montauban au cours duquel trois militaires du 17e régiment du génie parachutiste ont été tués.
Selon les derniers éléments rapportés par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, présent lors de la cérémonie de levée de corps mardi matin à l’école Ozar-Hatorah, un témoin aurait remarqué une mini-caméra autour du cou du tueur au moment où celui-ci, lundi 19 mars, à 8h05 du matin, tuait un professeur de 30 ans et ses deux enfants âgés de 3 et 6 ans, ainsi que la fille du directeur de l’établissement, âgée de 8 ans.
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