La conseillère pour la culture de la candidate du Front national à l'élection présidentielle a plongé Marine Le Pen dans l’embarras, ce mardi, en se disant favorable à une censure des contenus pornographiques sur le Web.
Jusqu’à présent, Marine Le Pen avait un discours bien rodé sur la liberté d’expression en ligne : elle était pour. Sans réserve. Le programme de la candidate du Front national (FN) à l’élection présidentielle française propose même l’abrogation de la loi Hadopi. Elle vient pourtant - au détour d’une réponse faite aux jeunes catholiques du mouvement intégriste Civitas - de sérieusement brouiller ce message qui vise à brosser les internautes dans le sens du poil libertaire.
Au nom de la candidate, la "madame Culture" du FN, Françoise Buy Rebaud, a en effet affirmé, lundi 12 mars, être pour “une censure, même si le mot déplaît, car cela relève de la protection de la jeunesse”. Elle répondait à l’interrogation de France Jeunesse Civitas qui voulait savoir quel était le meilleur moyen, pour la candidate, de lutter “contre la pornographie sur l’Internet et à la télévision”.
Cette irruption de la censure dans le langage frontiste à un peu plus d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle n’est pas passé inaperçue et a été vivement condamnée sur les différents réseaux sociaux, tels que Twitter.
Précision ou pirouette ?
Cette bronca n’a pas échappé à Marine Le Pen et à son équipe de campagne, qui craignent que la candidate passe du statut de chantre de la liberté d’expression sur le Net à celui de maîtresse ès censure en ligne. Signe de l’importance que la candidate frontiste donne à ce sujet : elle a pris la plume à moins d’une heure de sa déclaration officielle de candidature pour réaffirmer sur Twitter qu’elle était “la seule à défendre la liberté sur la Toile”.
Pour justifier la sortie de sa conseillère pour la culture, Marine Le Pen a précisé, toujours sur le site de micro-blogging, que son “propos visait les logiciels de contrôle parental trop peu efficaces”. Une pirouette qu’un porte-parole de la présidente du FN a expliqué au site du Nouvel Observateur en ces termes : “Les filtres parentaux proposés ne sont pas suffisamment performants, notamment sur les nouveaux supports comme les smartphones”.