Arrêtées jeudi dernier à Damas, la blogueuse américano-syrienne Razan Ghazzawi et six autres militantes du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression ont été remises en liberté, selon un défenseur des droits de l'Homme.
AFP - Les autorités syriennes ont libéré sept militantes arrêtées le 16 février, dont la blogueuse Razan Ghazzaoui, a déclaré lundi l'avocat et militant des droits de l'Homme Anouar al-Bounni.
La justice syrienne a également élargi le cinéaste Firas Fayyad, incarcéré depuis novembre pour "propagation de fausses informations" et "appartenance à un courant de l'opposition", a également indiqué M. Bounni.
"Les autorités ont libéré avant-hier (samedi) les militantes qui étaient détenues et ont gardé les militants", a déclaré à l'AFP M. Bounni, précisant que les services de sécurité avaient demandé aux sept militantes de se présenter quotidiennement pour les besoins de l'enquête.
Razan Ghazzawi, une Américano-Syrienne de 31 ans qui anime un blog sous son nom, avait été arrêtée jeudi avec 13 autres personnes dans le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression à Damas, dont le président Mazen Darwich, figure également parmi les détenus.
Outre Mme Ghazzawi, les militantes libérées sont Yara Badr, l'épouse de M. Darwich, Hanadi Zahlout, Rita Dayoub, Mayada Khalil, Thanaa Zitani et Maha Sablani.
Razan Ghazzawi et Mazen Darwich avaient déjà été arrêtés dans le passé par les autorités syriennes.
Selon M. Bounni, l'enquête des services de sécurité a porté notamment sur les sources d'informations du Centre dirigé par M. Darwich et sur son financement.
Le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression est la seule organisation syrienne spécialisée dans les questions d'observation des médias, d'accès à internet et du suivi des médias syriens.
Il est officiellement fermé depuis quatre ans mais continue à fonctionner sans autorisation.
D'autre part, M. Bounni a affirmé que "le juge d'intruction à Alep (nord) a décidé de libérer le cinéaste Firas Fayyad, que les autorités avaient arrêté à l'aéroport international de Damas" alors qu'il s'apprêtait à quitter le pays en novembre.
La justice "a accusé M. Fayyad d'appartenir au Courant de l'édification de la patrie", présidé par l'opposant Louay Hussein, et de "propager de fausses informations susceptibles d'affaiblir le sentiment national", précisant que son procès débutera prochainement.
Le cinéaste avait déclaré en mai à l'AFP avoir été "arrêté pour incitation à la manifestation et la denonciation des pratiques du régime", alors qu'il était sur le point de tourner "un film sur les relations entre l'Orient et l'Occident, intitulé "Ali Kebab"".