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Les responsables de la coalition gouvernementale se sont mis d’accord sur une réduction des dépenses publiques d’un montant équivalent à 1,5% du PIB, cette année. Mardi, ils donneront une réponse de principe aux créanciers internationaux.
AFP - Les difficiles négociations entre le Premier ministre grec Lucas Papademos et les partis politiques gouvernementaux devraient se poursuivre mardi pour tenter d'arracher l'aval des partis aux réformes exigées par l'UE et le FMI, alors que la Grèce sera en grève générale.
Lundi soir, alors qu'une première manifestation de l'opposition de gauche, communiste et radicale montait au front sous une pluie battante dans les rues d'Athènes contre les réformes, M. Papademos a rencontré la troïka représentant les créanciers institutionnels du pays, UE, BCE et FMI, dont la patience est mise à rude épreuve par la longueur des tractations.
L'espoir de voir se conclure lundi un accord politique au sein du trio de l'alliance gouvernementale, formé par les chefs des partis socialiste, Georges Papandréou, conservateur, Antonis Samaras, et d'extrême-droite Georges Karatzaféris, sur les mesures à mettre en oeuvre a été douché lundi, la réunion prévue étant reportée à mardi, selon une source gouvernementale.
"Les négociations continuent. Il y a encore des questions à régler", a affirmé une source gouvernementale à l'AFP pour justifier ce nouveau délai.
L'enjeu est de boucler trois semaines d'une double négociation, à la fois avec les créanciers étrangers et avec les trois dirigeants politiques grecs sur les modalités de la nouvelle cure de rigueur prescrite au pays en échange d'un deuxième plan de renflouement de 130 milliards d'euros préparé depuis octobre.
Pour débloquer ces fonds, et avaliser aussi l'opération d'effacement de 100 milliards de dette par les créanciers privés, les bailleurs de fonds institutionnels exigent un engagement explicite de MM. Papandréou, Samaras et Karatzaferis, réticents de leur côté à contresigner des mesures impopulaires et risquant d'aggraver la récession.
Mais la longueur des tractations a mis à bout la patience des créanciers.
Les discussions sont "déjà au-delà des délais", a averti lundi Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, rappelant que Bruxelles avait tablé sur un dénouement ce week-end.
Réunis à Paris, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont également accru leur pression.
"Les Grecs ont pris des engagements, ils doivent les respecter scrupuleusement, il n'y a pas le choix, le temps presse, c'est une affaire de jours, maintenant il faut conclure" a déclaré M. Sarkozy.
M. Sarkozy et Mme Merkel ont également souhaité que l'argent versé par les créanciers à la Grèce (sous forme de tranche) soit bloqué sur un compte "pour être sûr que cet argent sera durablement disponible" pour assurer les paiements du service de la dette du pays.
Athènes a un besoin vital d'une nouvelle aide pour éviter le défaut de paiement dès le 20 mars, à l'échéance de créances de 14,5 milliards d'euros.
A l'issue dimanche de cinq heures de discussions avec les trois dirigeants, M. Papademos a fait part d'une entente sur le volume des économies à réaliser (1,5 point de PIB, équivalent à environ 3,3 milliards d'euros) sur la mise en place de réformes visant à abaisser les coûts de production et sur un schéma de recapitalisation des banques.
Selon les médias, les dernières tractations doivent porter sur le montant des coupes prévues dans les retraites complémentaires, sur la réduction réclamée par l'UE et le FMI du salaire minimum ainsi que sur un projet de 15.000 licenciements rapides dans la fonction publique.
Les deux leaders de droite ont fustigé la rigueur prônée en sortant dimanche, mais M. Karatzaféris a ensuite fait part d'évolutions "satisfaisantes".
Le parti socialiste, qui dirigeait le pays jusqu'à l'éviction en novembre de M. Papandréou, ex-Premier ministre élu, est prêt "à faire preuve du même sens des responsabilités" qu'auparavant, a pour sa part déclaré son porte-parole, Panis Béglitis. Mais il ne donnera son feu vert "que s'il y à un accord de tous sur tout", a-il prévenu.
Malgré les retards en tous genres, la presse pariait lundi sur un accord final du trio politique grec, qui autoriserait M. Papademos à boucler parallèlement l'accord final sur la restructuration de la dette avec les créanciers privés.
"On n'a pas perdu tout espoir. Nous espérons que d'ici mercredi soir les négociations seront closes" entre la Grèce et ses créanciers publics, a indiqué lundi soir à l'AFP une source diplomatique européenne.
Les deux grandes centrales syndicales, GSEE pour le privé et Adedy pour le public, ont d'ailleurs aussi anticipé un accord à leur façon en appelant à une grève générale de 24 heures mardi, qui doit notamment perturber écoles, liaisons avec les îles, transports publics et administration. Une manifestation est prévue dans le centre d'Athènes à la mi-journée.
Les nouvelles mesures "sont la chronique d'une mort annoncée (...), l'objectif est de mettre à bas tout le droit du travail et de baisser les salaires de 20 à 30% en plus des coupes déjà opérées", a tonné le président de la GSEE, Iannis Panagopoulos.
Sous une pluie battante, 5.000 personnes ont manifesté dès lundi soir à l'appel de la gauche communiste et radicale, a constaté une journaliste de l'AFP.
"On n'a pas peur, le pays peut bien tomber en faillite! Nous ce qui nous intéresse, c'est que le peuple ne fasse pas faillite, mais que le capital fasse faillite", a expliqué à l'AFP Théodore, employé du secteur privé.