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Les votes des républicains ont débuté en Caroline du Sud samedi soir. Alors que le candidat modéré Mitt Romney était auparavant donné vainqueur, son adversaire Newt Gingrich pourrait créer la surprise.

AFP - Les républicains votaient samedi en Caroline du Sud pour désigner leur favori pour la présidentielle américaine de novembre, un scrutin dans lequel le conservateur Newt Gingrich semble en mesure de s'imposer face au modéré Mitt Romney longtemps donné gagnant.

La consultation, qui a débuté à 07H00 locales (12H00 GMT), doit s'achever à 19H00 (00H00 GMT dimanche) et devrait selon le parti républicain local attirer vers les urnes 450.000 votants.

Longtemps donné gagnant --il y a compté jusqu'à près de 20 points d'avance dans les sondages--, le modéré Mitt Romney pourrait finalement y enregistrer un échec cuisant: selon un sondage de l'American Research Group publié samedi, Newt Gingrich compterait désormais jusqu'à 14 points d'avance sur lui.

Dans les bureaux de vote, plusieurs électeurs confiaient samedi avoir finalement choisi l'ancien président de la Chambre des représentants plutôt que Mitt Romney, un richissime ancien entrepreneur et ex-gouverneur du Massachusetts.

"Au départ, j'étais pour Romney", expliquait ainsi samedi matin à Columbia, la capitale de l'Etat, Helen Selviger, qui a finalement voté pour Newt Gingrich. Il manque à M. Romney "l'énergie dont on a besoin maintenant", juge Mme Selviger avant d'ajouter que M. Gingrich "a l'expérience et le caractère de leader nécessaires aujourd'hui".

Dans cet Etat conservateur, une victoire de M. Gingrich pourrait changer la donne dans une course qui semblait jusqu'à présent quasiment gagnée pour Mitt Romney, après sa courte défaite derrière le chrétien conservateur Rick Santorum dans l'Iowa et sa victoire dans le New Hampshire.

"Je l'ai dit depuis le début: la Caroline du Sud, c'est une montagne à gravir pour quelqu'un du Massachusetts", un Etat plus modéré, a reconnu M. Romney vendredi devant des journalistes.

Déjà handicapé par des positions jugées trop modérées, il a en outre subi deux coups durs jeudi avec le retrait au profit de M. Gingrich de l'ultraconservateur Rick Perry, et sa rétrogradation à la deuxième place dans le scrutin de l'Iowa du 3 janvier au profit de Rick Santorum, une consultation dont il avait dans un premier temps été déclaré vainqueur.

Pour l'emporter, il compte notamment sur une campagne mieux organisée et bien mieux dotée financièrement que celle de ses adversaires.

M. Gingrich, qui a de son côté profité de deux prestations remarquées dans des débats télévisés organisés au cours de la semaine précédant le scrutin, espère rassembler le vote conservateur.

Au cours d'une campagne agressive, il a su faire face lors de la diffusion d'un entretien télévisé de son ex-épouse, dans lequel elle revenait sur ses infidélités passées, des propos embarrassants en Caroline du Sud où quelque 60% des électeurs sont des chrétiens évangéliques.

M. Gingrich a rejeté en bloc les accusations lors d'un débat télévisé jeudi soir en fustigeant les "médias élitistes qui protègent Barack Obama en attaquant les républicains".

Les deux favoris de la course --opposés également à M. Santorum et à l'isolationniste Ron Paul-- ont failli se croiser samedi, lors d'une de leurs dernières réunions publiques de campagne prévues à la même heure.

"J'ai juste une question: où est Mitt (Romney)?", s'est amusé M. Gingrich, alors que son adversaire a choisi d'avancer sa visite dans le restaurant de Greenville, dans l'ouest de l'Etat, pour ne pas croiser son rival.

Tour à tour, les deux hommes sont montés sur une chaise du restaurant bondé pour plaider leur cause.

Le processus des primaires doit se poursuivre Etat par Etat jusqu'à l'été. Le vainqueur affrontera le sortant Barack Obama lors de la présidentielle du 6 novembre.