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L’Open d’Australie victime de la sortie homophobe d’une ex-championne

La sortie médiatique de l’ancienne championne australienne de tennis Margaret Court, qui s’est déclarée opposée au mariage homosexuel en décembre, a lancé une polémique aux antipodes, alors que s’est ouvert l’Open d’Australie ce lundi.

Alors que Melbourne accueille depuis ce lundi l’Open d’Australie, premier tournoi d’envergure de la saison tennistique, le Grand Chelem des antipodes est frappé par une polémique dont il se serait bien passé.

En décembre dernier, l’immense championne australienne Margaret Court s’était fendue d’une sortie virulente à l’encontre des homosexuels. "Notre éducation politiquement correcte a permis aux homosexuels de s'afficher au grand jour et d'exiger des droits maritaux qu’ils ne devraient pas avoir", avait-t-elle déploré dans les colonnes du quotidien The West Australian, de Perth.

Pour l’organisation du tournoi, le dérapage de Margaret Court est incommodant. La championne, qui a remporté l’Open d’Australie à 11 reprises, a donné son nom à l’un des courts qui accueille actuellement la compétition et son image est étroitement liée à celle du tournoi.

"Vision étroite, effrayante et dangereuse"

Depuis plusieurs semaines, les associations de défense des droits des homosexuels militent pour qu’une réponse soit donnée à l’ancienne ministre pentecôtiste, aujourd’hui reconvertie en pasteure évangéliste. Sur le groupe Facebook "Rainbow Flags Over Margaret Court Arena", des militants appellent les spectateurs à déployer des drapeaux "Arc-en-Ciel" en signe de protestation.

Le monde du tennis n’est également pas resté silencieux après la sortie de Margaret Court. Billie Jean King et Martina Navratilova, deux anciennes gloires du tennis, sont notamment montées au créneau. Cette dernière, qui souligne que "de nombreuses personnes ont évolué par rapport à ce que dit la Bible", a regretté que "cela ne semble pas être le cas de Margaret Court".

"Sa vision étroite est effrayante et dangereuse pour les milliers d’enfants qui vivent déjà dans des familles homoparentales, continue-t-elle lors d'un entretien avec TennisChannel.com. J’ai tenté de parler avec elle, mais dire qu’elle est complètement obtue sur la question est un euphémisme."

L’organisation du tournoi calme le jeu

Face à la montée de la polémique, Tennis Australia a diffusé, le 12 janvier dernier, un communiqué de presse sur le site officiel du tournoi

Dans le document, les instances rendent hommage à la joueuse, mais se dissocient totalement de l’individu : "Ses prises de position lui appartiennent et ne sont absolument pas partagées par Tennis Australia. […] Nous rejoignons la WTA - l’instance qui gère le circuit féminin - qui a rappelé que ‘chaque être humain, sans considération de genre, de race, d’ethnicité, d’orientation sexuelle ou de tout autre facteur, doit être traité comme son semblable.’"

Mais, en dépit de cette sortie, les militants pour les droits des homosexuels semblent attendre un geste plus fort des autorités tennistiques du pays.

C’est notamment le cas de Kerryn Phelps, ex-présidente de l'Association médicale australienne et porte-parole influente des droits des homosexuels dans le pays. Comme beaucoup d'autres, elle exige que le court qui porte actuellement son nom soit tout simplement débaptisé. Une requête à laquelle n’a pour le moment pas réagi la Fédération australienne.