Le juge instruisant le dossier de l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri a libéré sous caution trois des sept personnes détenues dans le cadre de l'enquête. Les deux Libanais et le Syrien sont soupçonnés d'entrave à l'enquête.
AFP - La justice libanaise a relâché mercredi trois des sept personnes détenues dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, a-t-on appris auprès du bureau du procureur de la République Saïd Mirza.
Il s'agit des frères Mahmoud et Ahmad Abdel Aal, deux Libanais, et du citoyen syrien Ibrahim Jarjoura, a-t-on précisé. Les deux premiers ont versé une caution de 500.000 livres libanais (environ 300 dollars) tandis que M. Jarjoura en a versé 100.000 LL (environ 70 dollars).
Ils étaient soupçonnés notamment d'avoir passé sous silence des informations et induit les enquêteurs en erreur.
La décision de les libérer a été prise par Sakr Sakr, le juge d'instruction chargé du dossier de l'assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005.
Le juge a par ailleurs refuser une demande de libération par leurs avocats de deux des quatre généraux encore détenus dans cette affaire, a-t-on appris de source judiciaire.
"L'ancien directeur général de la Sûreté générale, le général Jamil Sayyed, l'ancien chef des Forces de sécurité intérieure, le général Ali Hajj, ont été déboutés de leur demande", a précisé cette source, sans révéler les motifs de cette décision.
Quant aux deux autres généraux, l'ancien chef de la garde présidentielle, le général Moustafa Hamdane, et l'ancien chef des renseignements de l'armée, le général Raymond Azar, aucune décision n'a été prise les concernant, les deux officiers n'ayant pas présenté de demande auprès du juge Sakr.
La libération des trois civils intervient quelques jours avant le lancement dimanche des travaux du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé d'identifier et de juger les assassins de Rafic Hariri.
Les quatre généraux sont considérés comme les piliers de l'ancien système sécuritaire libanais à l'époque de la tutelle syrienne. Ils ont été mis en examen pour "meurtre par préméditation", "tentative de meurtre par préméditation", et "perpétration d'actes terroristes".
Premier ministre sous la tutelle syrienne devenu opposant à l'hégémonie de Damas au Liban, ce richissime homme d'affaires à la stature internationale a été tué le 14 février 2005 avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth.
L'enquête menée par une commission de l'ONU sur l'attentat est toujours en cours depuis quatre ans, mais jusqu'à présent, aucune accusation formelle n'a été lancée contre des suspects.
Les deux premiers rapports de la Commission d'enquête de l'ONU, créée deux mois après l'assassinat le 14 février 2005 à Beyrouth, avait conclu à des "preuves convergentes" sur l'implication des renseignements syriens et libanais et cité les noms de proches du président syrien Bachar al-Assad.
La Syrie, dont les relations avec Rafic Hariri s'étaient détériorées progressivement, nie toute implication.