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Eva Joly dévoile les priorités des écologistes pour 2012

La candidate écologiste, Eva Joly, a dévoilé samedi ses priorités pour la campagne présidentielle 2012, prônant un "nouveau modèle économique durable" et promettant la création d'un million d'emplois grâce à "l'économie verte", d'ici à 2020.

AFP - Eva Joly a promis samedi de créer jusqu'à un million d'emplois grâce à l'"économie verte", s'appuyant sur le projet d'EELV dont l'ambition est de proposer un "nouveau modèle économique durable" face à la crise, avec des solutions "décoiffantes", selon les mots de Cécile Duflot.

Devant plus de 300 représentants du mouvement, la candidate écologiste à la présidentielle, toute de blanc vêtue, a appelé à "voter juste" pour un projet de société, "et non pas un rafistolage du système".

"Ma seule règle d'or sera de ne laisser personne au bord du chemin", a-t-elle ajouté, avant de détailler en 40 minutes ses "quatre priorités": "urgence sociale et écologiste" contre les "logiques mortifères de l'austérité", "pacte de fraternité", Europe fédérale et "République des biens communs" ("La xénophobie d'Etat made in France, ça suffit comme ça!").

L'occasion aussi d'une pique à l'UMP comme au PS: "Takieddine, Karachi, Marseille, Liévin et Hénin-Beaumont", "mêmes processus délétères", a critiqué l'ex-juge.

Son moteur dans la campagne sera l'emploi. Alors que "la France est malade du chômage", a souligné la candidate de la sortie du nucléaire, on peut "créer un million d'emplois" dans "l'économie verte" d'ici à 2020, selon elle. Mais le chiffrage ne sera dévoilé qu'en janvier prochain.

La conversion écologique est "le seul chemin pour sortir intelligemment et efficacement de la crise", a considéré Mme Joly, fustigeant la "toute puissance" des marchés financiers. Et à ceux qui parlent d'"acheter français", elle répond que la "réindustrialisation" doit se faire par les PME innovantes et écologiques, mais "pas contre, ni dans le dos de l'Europe".

Mme Joly a également assuré que le projet EELV, "boussole" du mouvement qui doit être adopté formellement dimanche, servira de base à son "contrat écologique pour la République", présenté le 11 février prochain à Roubaix (Nord).

Au-delà des fondamentaux sur la sortie du nucléaire en 2031, la VIe République ou la biodiversité, le programme d'EELV "Vivre mieux, vers la société écologique" reste ancré bien à gauche, avec notamment le droit à la retraite à 60 ans ou la réduction du temps de travail vers les 32 heures. Façon aussi de montrer que le projet écolo va plus loin que l'accord de compromis conclu avec le PS pour la mandature 2012-2017.

L'idée globale est de réfléchir à la durée du travail tout au long de la vie, précisent les écologistes, alors que les salariés d'EELV sont déjà aux 32 heures avec quelques difficultés d'application, et que des formules de départs progressifs en retraite entre 55 et 65 ans sont à l'étude.

Des "solutions décoiffantes" pour un projet "radical et réaliste", alors que "depuis 10 ans, la droite charge sur les 35 heures", a lancé Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV.

Là-dessus, "on dit la même chose depuis 30 ans", a relevé Jean-Vincent Placé, sénateur EELV de l'Essonne, pour qui "les recettes écologistes proposent une économie qui ne produit pas plus, mais partage davantage".

EELV fait aussi le pari de la crédibilité. Denis Baupin, un des rédacteurs du projet (21 mois de travail pour une parution à la mi-janvier), a ainsi jugé qu'il fallait sortir du "statu quo" compte tenu de la crise actuelle, car cela ne sert à rien de "simuler la croissance". Et de demander: "Est-ce que le PS est plus crédible en disant +on ne change rien+?"

"Au moment où on essaie de nous faire croire que la seule solution est de renier les acquis sociaux et aller vers des sacrifices plus importants", Mme Duflot a aussi fermement défendu ce "programme d'action pour les temps qui viennent", face à "la crise d'un modèle de développement" fondé sur "l'ultra-court terme".