Selon des sources politiques, le parti islamiste Ennahda et les deux partis de gauche CPR et Ettakatol se sont entendus sur le partage des postes-clés. Hamadi Jebali, numéro deux d'Ennahda, sera Premier ministre.
AFP - Les islamistes d'Ennahda et les deux partis de gauche tunisiens CPR et Ettakatol ont conclu vendredi un accord de principe attribuant la présidence de la République à Moncef Marzouki (CPR), l'Assemblée constituante à Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol) et le gouvernement à Hamadi Jebali (Ennahda), ont annoncé des sources politiques.
"Il y a un accord de principe sur la nomination de MM. Moncef Marzouki président de la République et Mustapha Ben Jaafar président de l'assemblée constituante" issue du scrutin du 23 octobre en Tunisie, a déclaré à l'AFP Abdelwaheb Matar, un dirigeant du CPR (Congrès pour la République), le parti de M. Marzouki.
Selon la commission électorale, il y a eu 119 468 suffrages exprimés lors du vote organisé en France, qui représente dix des 217 sièges de l'Assemblée consitutante.
Ennahda (parti islamiste modéré) : 4 sièges.
Le Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste) : 2 sièges.
Le parti Ettakatol (gauche) : 2 sièges.
Le Pôle démocratique moderniste (gauche) : 1 siège.
L'indépendant Hechmi Haamdi : 1 siège.
Hamadi Jebali, numéro 2 d'Ennahda, le parti islamiste vainqueur des élections du 23 octobre, dirigera le futur gouvernement, a ajouté Me Matar, représentant du CPR aux discussions politiques engagées depuis le lendemain du scrutin entre les trois partis.
Moncef Marzouki, qui devrait donc être nommé président de la République, est un ancien opposant au régime de Ben Ali. Médecin de formation, âgé de 66 ans, il a vécu pendant 10 ans en exil en France avant de revenir en Tunisie après la Révolution. Son parti se qualifie de gauche nationaliste.
Mustapha Ben Jaafar, futur président de la Constituante, est également un ancien opposant à Ben Ali. Agé de 71 ans, médecin lui aussi, il dirige le parti de gauche Ettakatol (Forum).
Hamadi Jebali, islamiste du premier cercle d'Ennahda, a passé plus de 15 ans dans les geôles de Ben Ali. Sa candidature au poste de premier ministre avait été annoncée par Ennahda quelques jours après le scrutin du 23 octobre.
L'accord tripartite "reste sous réserve de validation par la Constituante souveraine qui tiendra sa première réunion mardi prochain", a toutefois souligné Me Matar.
L'accord a été confirmé par un dirigeant d'Ettakatol, qui a cependant précisé que les discussions sur les prérogatives des futurs dirigeants n'étaient pas terminées.
Les trois partis doivent annoncer officiellement ces nominations "d'ici lundi", les discussions se poursuivant ce week end sur la répartition des portefeuilles du gouvernement, selon cette source.
Ennahda a remporté 89 sièges sur les 217 que compte la Constituante, le CPR 29 et Ettakatol 20.
L'Assemblée constituante doit se réunir pour la première fois mardi. Sa principale mission est de rédiger une nouvelle constitution pour le pays, après la chute de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, chassé par un soulèvement populaire le 14 janvier.
Mais les discussions entre les principales formations arrivées en tête du scrutin ont porté jusqu'à présent sur le nouvel exécutif qui dirigera le pays jusqu'aux prochaines élections générales.