Si Marc Lièvremont, sélectionneur de l'équipe de France de rugby, n'a pas voulu critiquer l'arbitrage de Craig Joubert après la défaite de son équipe en finale du Mondial, certains joueurs français ne s'en sont pas privés...
REUTERS - "Déçus" par l'issue de la finale de la Coupe du monde perdue d'un point (8-7) face aux All Blacks, les Bleus sont habités par un double sentiment, la "fierté" d'avoir rivalisé, et la colère après les décisions arbitrales de Craig Joubert.
Si le sélectionneur du XV de France Marc Lièvremont et le capitaine Thierry Dusautoir n'ont pas voulu critiquer la prestation de l'arbitre sud-africain, les joueurs ont ciblé certaines décisions, notamment en fin de rencontre.
"On est fatalement déçu. Quand on est sportif de haut niveau, On veut que ce soit équitable. Je ne pense pas que c'était équitable ce soir. Je le dis peut-être à chaud mais tout le monde en est conscient", a affirmé Dimitri Szarzewski.
"Ce soir, on était à 16 contre 15. On savait que Joubert n'allait rien laisser passer après le match Australie-Nouvelle-Zélande. Il a été plus cool avec eux", a dit le talonneur parisien.
"Je suis en colère", a renchéri le deuxième ligne Pascal Papé. "A chaud, je suis fier et énormément déçu. C'est dommage de perdre d'un point sachant que quelques décisions sont complétement. On n'a pas été arbitré de la même façon".
Les Français regrettent un arbitrage défavorable tout au long de la rencontre, en particulier autour des zones de rucks."McCaw (troisième ligne et capitaine néo-zélandais) a fait ce qu'il a voulu et n'a pas été pris", a déploré Dimitri Szarzewski.
"Sur la dernière mêlée pour nous, Kaino fait une faute mais (ce) n'est pas sifflé. Sur le terrain, les Blacks peuvent faire ce qu'ils veulent. Nous, on ne nous a rien laissé passer", a-t-il ajouté.
Pour les Bleus, bien plus résistants qu'il y a un mois face aux mêmes All Blacks en phase de poule (37-17), la défaite est d'autant plus douloureuse que le score est étriqué.
"Les Blacks n'avaient rien de plus que nous ce soir à part les 60 000 spectateurs. Peut-être l'arbitre. C'était un peu compliqué pour lui ce soir. Il fait partie du jeu malheureusement", a commenté, fataliste, Fabien Barcella.
"On y a cru"
Les joueurs du XV de France reconnaissent bien volontiers la supériorité des Blacks dans l'absolu mais pas sur la rencontre.
"Il ne faut rien enlever à la victoire des Blacks. C'est de loin la meilleure équipe du monde. Ce soir, ils ne méritaient peut-être pas de gagner. En tout cas, ils ont eu la chance qu'on a eu la semaine dernière", a dit Pascal Papé.
Dans leur première analyse du match, les avants français ont assumé leur erreur sur le premier essai des Néo-Zélandais, conclu par Tony Woodcock, à la suite d'une combinaison en touche.
"Il est bien joué. Ils ne l'avaient pas fait depuis le début de la Coupe du monde et on ne l'avait pas remarqué à la vidéo", a reconnu Pascal Papé. "Vu qu'on avait réussi à leur contrer deux ballons juste avant, on saute encore à deux blocs car cela avait bien marché. C'est bien joué de leur part. Il n'y a rien à dire", a poursuivi le joueur du Stade Français.
Si les Bleus admettent la domination des Blacks lors de la première mi-temps, ils ont su renverser la tendance en seconde période, marquée par un essai de Thierry Dusautoir au terme d'un effort collectif.
"En seconde mi-temps, les Blacks n'y étaient pas. On fait le jeu, on ne commet pas de faute mais on n'a pas une pénalité à tenter, on n'a pas tenté un drop et on n'a pas une occasion d'essai. On meurt à un point", a regretté le pilier Fabien Barcella.
L'ouvreur François Trinh-Duc, qui a raté la pénalité de 50 mètres à la 66e minute qui aurait pu donner la victoire aux Bleus, était effondré et en pleurs en zone mixte.Critiqués pour leur faible niveau de jeu après la demi-finale face au pays de Galles (9-8), les Tricolores sont satisfaits d'avoir rivalisé avec les Blacks.
"On est énorme en défense. Ils n'ont pas d'espace comme ils ont eu en match de poule. On est plutôt pas trop mal sur nos ballons d'attaques. On était bien et on y a cru tout le match puisqu'il y avait des raisons d'y croire", a dit Pascal Papé.
"On a vu dans leur yeux qu'ils étaient en train de douter", a-t-il raconté."Je crois qu'on ne pouvait pas faire mieux ce soir. Quelque part, on est impuissant car ce n'est pas nous qui avons décidé le sort qui nous a été réservés", a ajouté Papé.