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Le verdict du procès Ioulia Timochenko attendu ce mardi

L'ex-Premier ministre ukrainien Ioulia Timochenko, accusée d'abus de pouvoir, sera fixée sur son sort ce mardi. Une condamnation de l'opposante, qui risque sept ans de prison, pourrait détériorer les relations avec l'Union européenne.

AFP - La justice ukrainienne doit rendre mardi son jugement dans l'affaire de l'opposante et ancien Premier ministre Ioulia Timochenko, prévenue d'abus de pouvoir, une affaire qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les relations entre Kiev et l'Union européenne.

A partir de 06H00 GMT, le juge Rodion Kireev doit prononcer devant un tribunal de Kiev le jugement à l'encontre de l'égérie de la Révolution orange en 2004, à l'issue du procès entamé le 24 juin.

Le parquet a requis sept ans de prison, tandis que la défense a plaidé la relaxe, dénonçant un procès "politique" en l'absence de tout délit.

En détention provisoire depuis le 5 août, Mme Timochenko est jugée pour avoir signé en 2009, sans l'autorisation du gouvernement qu'elle dirigeait, des accords gaziers avec la Russie considérés comme étant défavorables à son pays.

L'ex-Premier ministre considère que ces poursuites sont des mesures de répression politique orchestrées par son adversaire, le président Viktor Ianoukovitch, qui nie tout implication dans cette affaire et se retranche derrière l'indépendance de la justice.

Une condamnation de Mme Timochenko risque de détériorer les relations entre l'Ukraine et l'UE, qui considère ce procès comme une "affaire grave", susceptible de peser sur des négociations en cours avec Kiev autour d'un accord d'association.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a toutefois indiqué lundi que ces négociations continueraient quelle que soit la décision du tribunal, mais souligné que l'UE n'était "pas très optimiste" quant à l'issue de ce qui ressemble à une "application sélective de la justice".

Le camp de Mme Timochenko a appelé ses partisans à se rassembler mardi devant le tribunal. La police ukrainienne redoute des "tensions", et une source au sein des services de sécurité (SBU, ex-KGB) a même évoqué le risque "d'attentats terroristes" devant le palais de justice.

Le procès a déjà été marqué par de nombreux heurts entre des partisans de l'opposante et des policiers bouclant les environs du tribunal.

Selon certains médias et analystes locaux, le régime ukrainien tient à obtenir la condamnation publique de Mme Timochenko mais pourrait accepter par la suite de dépénaliser l'article sur la base duquel elle a été jugée et la remettre en liberté une fois le jugement prononcé, afin de ménager l'UE.