Du 2 au 11 septembre, la plus chic des stations balnéaires normandes déroule le tapis rouge au cinéma américain. Au programme de cette 37e édition : des stars hollywoodiennes, une pléthore d’hommages et 14 films en compétition.
Cannes a ses marches, Deauville ses planches. Une longue promenade bordant la plage sur laquelle défilera, dès ce vendredi et jusqu’au 11 septembre, une kyrielle de stars américaines panthéonisées et de jeunes pousses en quête de reconnaissance. Sont attendus cette année sur les rivages de la Manche : l’invité d’honneur Francis Ford Coppola ainsi qu’Abel Ferrara, Danny Glover, Adrien Brody, Naomi Watts, Jessica Chastain, Steve Carell et Ryan Gosling pour ne citer qu’eux. De quoi satisfaire l’appétit d’ogre des habituels guetteurs de vedettes qui s’amassent aux abords des salles de projection.
-"Another Happy Day" de Sam Levinson
-"All She Can" d’Amy Wendel
-"Another Earth" de Mike Cahill
-"Detachment" de Tony Kaye
-"Circumstance" de Maryam Keshavarz
-"Jess + Moss" de Clay Jeter
-"On the Ice" d’Andrew Okpeaha MacLean
-"Return" de Liza Johnson
-"Take Shelter" de Jeff Nichols
-"Terri" d’Azazel Jacobs
-"The Dynamiter" de Matthew Gordon
-"Trust" de David Schwimmer
-"Without" de Mark Jackson
-"Yelling to the Sky" de Victoria Mahoney
Rien de plus facile, rétorquera-t-on, que de concentrer autant de glamour au mètre carré lorsqu’on célèbre le cinéma américain. Il n’empêche, depuis plusieurs années déjà, le festival de Deauville peut s’enorgueillir de pouvoir concilier strass, paillettes et cinéma exigeant. En témoignent les 14 films qui se disputeront, lors de ces 10 jours de festival, le Grand Prix et le Prix du jury.
C’est au prestigieux jury 100 % français présidé par le réalisateur Olivier Assayas que reviendra ainsi la lourde tâche de départager cette moisson de long-métrages tournés, pour une majorité d’entre eux, par des cinéastes encore méconnus du grand public.
Bienvenue dans l’âge ingrat !
Hasard de la programmation ou volonté des organisateurs de dégager un thème central, plus de la moitié des oeuvres sélectionnées pour cette 37e édition mettent en scène des adolescent(e)s aux prises avec le monde des adultes et celui, non moins cruel, des jeunes de leur âge.
Ici, un souffre-douleur essuie les quolibets quotidiens de ses camarades de classe et l’indifférence de ses professeurs ("Terri" d’Azazel Jacobs), là, une lycéenne exclue de son école est contrainte de s’occuper d’un vieil homme cloué dans un fauteuil roulant ("Without" de Mark Jackson).
Dans "Trust" de David Schwimmer (celui-là même qui interpréta le personnage de Ross dans la série à succès "Friends"), c’est une jeune fille de 14 ans qui s’initie aux méfaits d’Internet, tandis que dans "All She Can" d’Amy Wendel, c’est une adolescente poids plume qui voit dans l’haltérophilie les moyens de s’extirper de sa difficile condition de jeune Américaine d’origine mexicaine.
Autre décor, autres mœurs. Bien loin des collèges et des salles de sport américaines, les deux Téhéranaises de "Circumstance" ("En Secret") de l'Irano-américaine Maryam Keshavarz - seul film de la sélection qui se déroule hors des frontières américaines -, doivent quant à elles batailler ferme contre les gardiens de la bienséance pour étancher leur soif de liberté...
American Psychos
Dans cette sélection deauvilloise, les adultes ne sont guère mieux lotis. Déjà distingué par la Semaine de la Critique lors du dernier festival de Cannes, "Take Shelter" de Jeff Nichols suit la descente aux enfers psychique d’un père de famille en proie aux visions apocalyptiques. Tout aussi traumatisée, l’héroïne de "Return" de Liza Johnson qui, de retour dans sa ville natale après avoir servi au sein de l’armée US, se heurte à l’incompréhension de ses proches.
Tout juste auréolé du Prix du jury au festival américain de Sundance, le très attendu "Another Earth" de Mike Cahill suit pour sa part une astrophysicienne fraîchement diplômée dont le destin va basculer le jour où une autre planète semblable à la Terre fait son apparition parmi les astres...
Hommage, hommage, hommage...
En marge de la compétition, c’est une toute autre apparition parmi les étoiles du cinéma américain que les festivaliers attendent de pied ferme. Celle de Francis Ford Coppola, à qui Deauville a attribué le rôle d’invité d’honneur. Et qui gratifiera de sa présence la soirée d’ouverture du festival, ce vendredi à 19 heures.
Outre l’auteur d’"Apocalypse Now" et de la trilogie du "Parrain", le défunt réalisateur Blake Edwards, les comédiennes Shirley MacLaine et Naomi Watts, l’acteur et producteur Danny Glover et le cinéaste Todd Solondz feront eux aussi l’objet d’un hommage.
-Olivier Assayas (président), réalisateur
-Nathalie Baye, comédienne
-Claire Denis, réalisatrice
-Nicolas Godin, musicien
-Chiara Mastroianni, comédienne
-Angelin Preljocaj, chorégraphe
-Jean Rolin, écrivain
-Bruno Todeschini, comédien
Aux côtés de ces figures mythiques du cinéma américain, les valeurs montantes Ryan Gosling ("Blue Valentine", "Drive") et Jessica Chastain ("The Tree of Life") se verront décerner les tout nouveaux "trophées du Nouvel Hollywood" qui entendent saluer, selon les organisateurs, "le talent, la passion et l’engagement de comédiens sur le sentier de la création".
Au chapitre des "premières" qui ont fait la réputation du festival normand, notons la projection de films catégorie poids lourds tels "The Conspirator", film historique de Robert Redford sur l’assassinat d’Abraham Lincoln, "4:44 Last Day on Earth", la dernière oeuvre apocalyptique du sulfureux Abel Ferrara et "Crazy, Stupid, Love", comédie romantique avec Steve Carell, Julianne Moore, Emma Stone et... Ryan Gosling.
Photos extraites des films "Circumstance" de Maryam Keshavarz, "Another Earth" de Mike Cahill, "Takes Shelter" de Jeff Nichols et "Jess+Moss" de Clay Jeter.
-Le site officiel du Festival du cinéma américain de Deauville.
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