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À La Rochelle, le Parti socialiste donne le coup d'envoi à la primaire

L'université d'été du Parti socialiste (PS) s'est clos, dimanche, par une photo rassemblant les six candidats à la primaire. Malgré l'unité de façade affichée, la course à l'investiture pour la présidentielle de 2012 est bien lancée.

AFP - Après trois jours de démonstrations de force et d'escarmouches entre les principaux concurrents à la primaire, l'Université d'été du PS de La Rochelle s'est achevée dimanche par la photo de famille des six candidats et l'unité des socialistes parfaitement mise en scène.

A la mi-journée, à la fin de la séance de clôture, Manuel Valls, Ségolène Royal, Martine Aubry, François Hollande, Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet (PRG) --seul non socialiste pour la primaire des 9 et 16 octobre--, ont été acclamés par les militants (4.500 selon les organisateurs).

Montés sur l'estrade, les six candidats se tenaient, les mains en l'air, face à une salle galvanisée par cette image d'unité, avec drapeaux déployés rouges, blancs des MJS et du PS, et quelques drapeaux tricolores.

Auparavant, Harlem Désir, patron des socialistes par intérim, avait lancé : "Jamais depuis 25 ans les socialistes n'ont été aussi près de remporter l'élection présidentielle".

Il avait également dressé un virulent réquisitoire contre la majorité et Nicolas Sarkozy. Fustigeant la "complicité" extrême droite et "droite qui se dit républicaine", l'ancien leader de SOS Racisme a asséné : "Il faut que cesse cette dérive qui fait passer Claude Guéant de grand commis de l'Etat à triste copie de Bruno Gollnisch" (FN).

Riposte immédiate du gouvernement, qui par la voix de Valérie Pécresse a dénoncé des "amalgames scandaleux" et demandé aux candidats PS de condamner ces propos.

"La primaire commence vraiment. Chacun a planté son décor", a résumé pour l'AFP Christophe Borgel, dirigeant aubryste.

Jean-Christophe Cambadélis, autre soutien de Mme Aubry, veut croire que cette "compétition sans division" augure de "vraies primaires maîtrisées".

Mines réjouies, à la sortie, les cinq socialistes ont poursuivi le choeur de l'unité, François Hollande lançant "Vous avez vu le climat !".

Même si "les militants avaient tous leurs préférences (...) personne n'a crié ou manifesté" pour l'un ou l'autre". "S'il y avait eu une espèce de compétition, de surenchère dans les drapeaux, dans les hourras, les encouragements à l'un ou à l'autre, ça aurait été perdu", a-t-il ajouté.

"La compétition n'a jamais tué l'amitié et la fraternité", a lancé Martine Aubry qui s'est réjouie de "l'unité et du rassemblement".

Durant la séance d'ouverture, les six candidats, tout sourire au premier rang, ont applaudi à l'image d'une salle enthousiaste reprenant en choeur l'hymne PS: "il est temps, il est l'heure de tourner la page".

Primaire oblige, le cru 2011 de La Rochelle restera marqué par les démonstrations de force des troupes des candidats, et les commentaires sur les derniers sondages, où François Hollande creuse l'écart avec Martine Aubry.

Mais M. Cambadélis prévient: "gare aux surprises. Aucun sondeur ne connaît le corps électoral faute de précédents". M. Borgel renchérit: "Chacun sait que l'opinion n'est pas stabilisée".

Réponse du favori à qui on demandait si "le match" était déjà "plié" en sa faveur: "Cette confiance me rend peut-être plus fort".

"Quel match ? Le match ne fait que commencer", a tempéré la maire de Lille.

"Ceux qui croient qu'un match est plié avant même d'avoir été joué, en général perdent le match", a tranché Ségolène Royal, à la peine dans les études d'opinion mais toujours aussi déterminée.

M. Montebourg, lui, a fustigé "la mise en scène des sondages (...) scientifiquement erronés".

Les cinq candidats socialistes s'étaient succédé le matin pour une émission radio-télévisée, sort de rodage avant les trois débats prévus d'ici au 9 octobre.

En l'absence de DSK, les candidats ont affûté leurs arguments pour répondre à la crise économique, un thème omniprésent.