AFP - Les enquêteurs qui s'activaient vendredi autour de l'épave fumante de l'avion qui s'est écrasé jeudi soir sur une maison dans l'Etat de New York, faisant 50 morts, ont déjà récupéré les boîtes noires et écarté l'hypothèse d'un attentat.

Il s'agit de l'un des accidents les plus meurtriers de l'histoire récente de l'aéronautique aux Etats-Unis.

"Rien n'indique qu'il puisse s'agir d'un acte criminel ou d'un attentat", a indiqué l'agent du FBI (police fédérale) Laurie Bennett lors d'une conférence de presse.

Un peu plus tôt, les deux boîtes noires de l'appareil avaient été récupérées mais on ignore encore dans quel état elles sont, a précisé à l'AFP un porte-parole de l'organisme chargé de l'enquête, le National Transportation Safety Board (NTSB).

Arrivés dans la matinée, les 14 enquêteurs ont commencé leur travail minutieux et difficile dans les débris de l'appareil toujours encerclé par les flammes, alors que la neige tombait sur Clarence Center (New York, nord-est).

"Nous chercherons tout ce qui est susceptible d'avoir causé l'accident. Cela prendra du temps", a expliqué Steve Chealander, autre porte-parole du NTSB.

Le canadien Bombardier, constructeur de l'avion et dont l'action a chuté de près de 7% après l'accident, a aussi dépêché une équipe d'experts.

"Nous avons entendu un vrombissement sourd, quelque chose que je n'avais jamais entendu de ma vie", a déclaré Jamie Lynn Trujillo, dont la maison jouxte celle qui a été pulvérisée par l'avion. "C'était terrifiant!".

Les autres habitations sont intactes mais le drame régnait vendredi sur ce quartier résidentiel habituellement paisible.

A travers les arbres, on pouvait voir la queue de l'appareil, plantée en l'air, et les ailes détachées de la carlingue, a constaté un photographe de l'AFP.

Le Dash 8-400 de Continental Airlines, affrété par Colgan Air, qui venait de l'aéroport new-yorkais de Newark, s'est écrasé vers 22H20 (03H20 GMT vendredi). L'avion s'est aussitôt transformé en boule de feu, cinq minutes avant son atterrissage prévu à Buffalo (New York, nord-est), tuant les 49 occupants de l'appareil et un habitant de la maison.

Peu avant l'impact, les contrôleurs aériens avaient tenté de contacter l'appareil qui avait disparu des écrans-radar, sans mentionner d'incident.

Parmi les passagers, se trouvait la veuve d'une victime du 11-Septembre, Beverly Eckert, qui se rendait à Buffalo pour commémorer ce qui aurait dû être le 58e anniversaire de son mari.

"C'est un jour tragique", a déclaré le gouverneur de l'Etat de New York David Paterson. "J'ai rencontré une femme qui a perdu son fiancé (...), une femme née en Chine qui a perdu son mari et n'a aucune autre famille ici", a-t-il expliqué, évoquant l'horrible contraste avec le dénouement heureux de l'amerrissage d'urgence sur l'Hudson, à New York, en janvier.

"Toutes les personnes à bord ont péri", avait annoncé tôt le matin Pinnacle Air, maison-mère de Colgan Air, l'affréteur du vol.

"L'avion était en piqué (...) Je voyais le ventre de l'appareil. Il devait être à 25 mètres seulement au-dessus de ma tête quand il a survolé la route", quelques secondes avant de s'écraser, a raconté un témoin, Tony Tatro.

"Nous combattons toujours les flammes. Nous pensons qu'il y a une fuite de gaz", a indiqué le coordinateur des secours, Dave Bissonette.

Le président américain Barack Obama et son épouse Michelle se sont dits "profondément attristés" avant de remercier les secouristes.