Plus de 10 jours après le drame, la Norvège pleure toujours les 77 personnes qui ont succombé sous les balles de l’extrémiste Anders Breivik. Quant aux survivants, ils doivent vivre avec leur traumatisme. Nos reporters ont rencontré l’un d'eux.
Jaran Berg est âgé de 24 ans. Il travaille dans l’hôtel familial dans la ville de Fredrikstad. Depuis ce vendredi 22 juillet, où la Norvège a vécu sa plus grande catastrophe depuis la Seconde Guerre mondiale, sa vie a changé du tout au tout.
Présent sur l’île d’Utoeya pour l’université d’été du Parti travailliste, il ne réalise pas, aux premiers coups de feu, la gravité de la situation. C’est seulement en voyant les corps de ses camarades qu’il est pris de haut-le-cœur.
"J’étais convaincu que j’allais mourir", confie-t-il. Son premier réflexe est alors d’envoyer un dernier message à sa famille. Dans un SMS, il dit à ses parents qu’il les aime.
Des minutes infernales
De leur côté, les parents de Jaran ont vécu des minutes infernales. Le pire pour eux a été de ne pas savoir si leur fils avait survécu. "Nous étions tellement tristes", se souvient sa mère. "Des parents criaient parce qu’ils ne trouvaient pas leurs enfants."
Si Jaran a survécu, d’autres n’ont pas eu cette chance. L’une de ses meilleures amies, Lejla Selaci, est morte ce jour-là. Elle avait 17 ans, sa famille avait fui la guerre au Kosovo et pensait trouver refuge en Norvège.
Aujourd’hui, la seule façon pour Jaran de surmonter son traumatisme est d'aider les autres. Il a ainsi décidé de vouer sa vie à la politique afin d’empêcher d’autres attaques similaires.