Le Bureau ferroviaire de Shanghaï a conclu que l'accident de TGV qui a causé la mort de 39 personnes samedi était dû à une défaillance du matériel de signalisation, frappé par la foudre, qui "n'a pu faire passer le feu vert au rouge".
AFP - L'accident de TGV qui a fait 39 morts samedi dans l'est de la Chine est dû à un problème du matériel de signalisation touché par la foudre, a expliqué jeudi le Bureau ferroviaire de Shanghai, cité par l'agence officielle Chine nouvelle.
Le système de signalisation "n'a pu faire passer le feu vert au rouge", provoquant la catastrophe ferroviaire qui a ébranlé la confiance en la fiabilité du réseau des TGV chinois, a précisé An Lusheng, chef de ce Bureau.
Le gouvernement chinois, de plus en plus critiqué pour sa gestion de l'information sur l'accident, a promis mercredi une enquête "ouverte et transparente", avec des résultats "publiés".
Dans ce même effort pour calmer l'opinion publique, le Premier ministre Wen Jiabao s'est rendu jeudi matin sur les lieux de l'accident, qui a également fait près de 200 blessés.
M. Wen, familier des déplacements sur les sites de catastrophes en Chine, devait inspecter les lieux de l'accident et rencontrer des familles endeuillées, a indiqué Chine nouvelle.
La collision survenue samedi soir entre deux trains sur un viaduc près de Wenzhou (est) est le pire accident ferroviaire en Chine depuis 2008.
Alors qu'un train se trouvait à l'arrêt sur un pont, un autre train l'a heurté à l'arrière. Le train situé en tête a déraillé sous l'effet du choc et quatre de ses voitures ont basculé du viaduc dans le vide.
Cette catastrophe pose la question de la fiabilité des trains à grande vitesse (TGV) chinois, dont le réseau en plein essor doit passer de 8.358 km fin 2010 à plus de 13.000 km en 2012 et à 16.000 km en 2020.
Le gouvernement a ordonné une "révision urgente" de la sécurité du réseau ferré chinois et annoncé qu'il payerait 500.000 yuans (53.600 euros) de dommages aux familles endeuillées.
Trois responsables du Bureau des chemins de fer de Shanghai, dont dépend Wenzhou, ont par ailleurs été limogés dès le lendemain de la collision.
Le Conseil des Affaires d'Etat a enfin nommé une liste d'enquêteurs principalement composée de responsables du secteur ferroviaire chinois, mais comportant aussi des universitaires et des experts de l'Académie des sciences et de l'Académie d'ingéniérie.
Tout cela ne suffira probablement pas à apaiser les soupçons des Chinois et l'indignation des internautes, convaincus que toute la vérité ne sera pas dite sur l'accident.
Un site internet installé en Californie a révélé cette semaine un document interne du département de la Propagande ordonnant aux médias de s'en tenir à la version officielle dans leurs articles sur la catastrophe ferroviaire.
Dans une enquête réalisée par Weibo, le service de microblogging du site Sina.com, à laquelle ont répondu plus de 35.600 personnes, 97% des internautes affirmaient ne pas croire un mot de ce qu'a dit le porte-parole du ministère des Chemins de fer depuis l'accident.
De façon tout à fait inhabituelle en Chine, un journal officiel, le Global Times, a accusé mercredi les autorités "d'arrogance" dans leur traitement des suites de la collision.