À la veille du référendum sur la nouvelle Constitution annoncé par le roi Mohammed VI le 17 juin, les Marocains suivent plus que jamais les débats politiques et tentent de se faire une opinion. Nos reporters sont allés à leur rencontre.
Environ 13 millions de Marocains sont appelés à se prononcer par référendum sur la nouvelle Constitution. Comme l’a annoncé le roi Mohammed VI lors d'un discours le 17 juin pour apaiser les contestations qui durent depuis plusieurs mois au Maroc, cette nouvelle Constitution ouvre la voie à plus de démocratie. Elle confère, en effet, davantage de pouvoir au Premier ministre et au Parlement. Le roi garde cependant l’essentiel de ses pouvoirs.
À 24h du vote, Jean-Marie Lemaire et Lea-Lisa Westerhoff ont cherché à savoir ce qu’en pensaient les Marocains. Ils ont rendu visite à la famille Essahel à Casablanca.
Réunis devant un débat politique télévisé, chacun y va de son avis. Le père de famille, Mohammed, salue le fait que pour la première fois, la table des discussions est ouverte à tous. "Ce qui sont pour et ceux qui sont contre discutent à la même table, alors qu’avant on ne permettait pas cela à la télévision", remarque-t-il. "Ça marque un tournant vers la démocratie et la liberté d’expression". Les changements de la Constitution et les nouveaux pouvoirs conférés au Parlement lui font espérer qu’une "vraie démocratie va s’installer au Maroc".
Mais sa fille, Jalila, elle, n’est pas convaincue. Pour elle tout s’est passé trop vite depuis l’annonce de la tenue du référendum "Je trouve qu’on n’a pas eu assez de temps pour avoir plus de débats et comprendre ce que la nouvelle Consitution va nous apporter", se plaint-elle. C’est la raison pour laquelle elle a décidé, pour la première fois de sa vie, de boycotter le scrutin.