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Le Premier ministre Papandréou obtient la confiance du Parlement

Le gouvernement grec a obtenu la confiance du Parlement. Mais deux étapes cruciales restent à franchir : adopter le nouveau plan d’austérité et convaincre les ministres des Finances de la zone euro de poursuivre le versement de l'aide sollicitée.

Georges Papandréou a obtenu la confiance du Parlement grec, mais pas celle de la rue. Alors que les députés se prononçaient sur le sort du nouveau gouvernement plusieurs milliers de Grecs s’étaient réunis devant l'Assemblée pour protester contre le plan d’austérité souhaité par l'Union européenne (UE).

"Les 'Indignés', mobilisés depuis près d’un mois, ont toujours le même slogan : 'Non à la rigueur'", témoigne Alexia Kefalas, correspondante de FRANCE 24 à Athènes. Pour eux, le vote de confiance accordé par le Parlement n’est pas celui du peuple grec. Ils sont toujours bien décidés à refuser les nouvelles mesures d’austérité qui s’annoncent".

Car maintenant qu’il a obtenu la confiance du Parlement, le gouvernement doit faire adopter, comme il s'y est engagé, un nouveau plan de rigueur d’ici le 28 juin. Cette nouvelle cure "d’assainissement financier" devrait permettre à l'État d’économiser 28 milliards d’euros sur cinq ans. Elle a été posée comme condition par l’UE et le Fonds monétaire international (FMI) pour le déblocage de la cinquième et dernière tranche de l'aide que la Grèce avait sollicitée.

Devant le Parlement mardi soir, le tout nouveau ministre grec des Finances, Evangelos Vinizelos, est allé jusqu’à promettre des résultats allant au-delà des exigences de l’UE et du FMI. "Nous avons besoin d’un plan parallèle de restructuration du pays dont les objectifs seront harmonisés avec le nouveau plan d’austérité dicté par l’UE et le FMI mais nous permettant de meilleurs résultats en matière budgétaire, de croissance et de justice sociale", a-t-il déclaré.

"Le premier point concerne une baisse plus importante et plus rapide des dépenses fonctionnelles de l’État que celles prévues, puis il faut une réforme radicale et immédiate de la fiscalité et des mesures de croissance", a-t-il poursuivi, reconnaissant un "problème d’équilibre et de justice" des mesures, qui frappent avant tout les salariés de la classe moyenne.

Méfiance de l’Eurogroupe

Les ministres des Finances de la zone euro maintiennent la pression sur la Grèce. En début de semaine, ils ont déclaré qu’ils verseraient la cinquième tranche de l’aide totale de 110 milliards d’euros qu’ils ont accordée sous forme de prêts à Athènes en 2010 à la condition que la Grèce démontre "de façon crédible" qu’elle tiendrait ses engagements. Comme l’année dernière, le système fiscal de l’État grec est dans le collimateur des ministres des Finances. "Il est utile de diminuer les dépenses de l’État, mais il est urgent de faire entrer des recettes dans les caisses, analyse Markus Kerbern professeur d’économie à la Technische Universität de Berlin. Les comptes publics sont plombés par une économie parallèle, par le travail au noir, qui représente 28 % du PIB."

L’Eurogroupe a prévu de tenir une réunion exceptionnelle le 3 juillet pour examiner les diverses mesures d’austérité (économies, hausses d’impôts et privatisations) afin d'y apporter ou non son aval. Il s’agira certainement de l’obstacle le plus compliqué à franchir. Si les ministres des Finances de la zone euro décident de ne pas verser la dernière tranche de 12 milliards d’euros d’aide, la Grèce pourrait sombrer dans la faillite.

Juste avant le vote de confiance au Parlement, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a proposé de débloquer plus tôt que prévu une aide de 1 milliard d’euros de l’UE. "Si Athènes agit, l’Europe tiendra ses engagements, a-t-il déclaré. Il y a un plan, j’appelle tout le monde à s’y tenir."