Deux jours après avoir procédé à un remaniement ministériel, le Premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé qu'il souhaitait la tenue d'un référendum sur "les grandes réformes" engagées en Grèce pour faire face à la crise qui frappe le pays.
REUTERS - Georges Papandréou a avancé dimanche l'idée d'un référendum sur "les grandes réformes" engagées en Grèce, où le parlement doit commencer à débattre de la composition de son nouveau gouvernement et de son plan d'austérité sur cinq ans.
Ces mesures d'économies drastiques, qui consistent en privatisations, baisse des revenus et hausse de la fiscalité, sont exigées par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour débloquer une nouvelle aide d'environ 120 milliards d'euros en faveur de la Grèce. Elles sont en revanche contestées dans la rue par une partie de la population, qui dénonce les conséquences sociales de cette politique menée depuis un an.
it"A l'automne, nous nous dirigerons vers un référendum sur les grandes réformes engagées dans ce pays", a dit le Premier ministre. De nouvelles manifestations et des grèves sont prévues à l'occasion du débat parlementaire.
Les employés de la compagnie publique d'électricité PPC, promise à une privatisation, ont prévu de cesser le travail pendant 48 heures à partir de minuit, ce qui devrait entraîner des pannes de courant. "La grande bataille commence! Que tout le monde nous rejoigne dans notre grève de 48 heures", écrit le syndicat de l'entreprise sur son site internet.
Face aux manifestations, Georges Papandréou a remanié son gouvernement vendredi, en remplaçant notamment Georges Papaconstantinou par Evangelos Venizelos au poste de ministre des Finances. Il doit soumettre ce nouveau cabinet à un vote de confiance du parlement mardi.
Croisée des chemins
Son Parti socialiste (Pasok) dispose d'une courte majorité absolue mais la grogne populaire a gagné les rangs de la Vouli, l'unique chambre du parlement. Georges Papandréou a prévenu dimanche les députés qu'une faillite de la Grèce aurait des conséquences catastrophiques.
itLa Grèce se trouve à la croisée des chemins et un rejet de l'aide internationale ne réglera pas ses problèmes, a ajouté le Premier ministre socialiste qui joue là sa survie politique.
Georges Papandréou espère faire adopter son plan d'austérité, d'un montant de 28 milliards d'euros, par le parlement avant la fin du mois de juin. Ce plan a été élaboré car le gouvernement n'est pas parvenu à atteindre ses objectifs budgétaires fixés lors du déblocage l'an dernier d'une première aide de l'UE et du FMI.
Le Premier ministre a aussi adressé dimanche un message à la population en soulignant que l'image de division donnée par la Grèce ne rassurait pas les créanciers internationaux et renforçait donc les risques pesant sur les finances publiques. Il s'est engagé à corriger les conséquences sociales provoquées par sa politique d'austérité, qui a aggravé la récession économique du pays et développé le chômage.
Georges Papandréou a cependant prévenu que l'Etat risquait d'être rapidement à court de liquidités sans le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de la part du FMI et de l'UE. La crise est accentuée par les divergences au sein de l'UE sur les modalités du nouveau plan d'aide à la Grèce.
Les ministres des Finances de la zone euro, dont Evangelos Venizelos, se réunissent à nouveau dimanche soir à Luxembourg pour tenter de parvenir à un compromis.