Plus de 20 ministres des Affaires étrangères des pays membres du "groupe de contact" sur la Libye sont attendus à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, pour discuter de l'aide financière à apporter à la rébellion, qui tient l'est du pays.
AFP - Le groupe de contact sur la Libye tient jeudi à Abou Dhabi sa troisième réunion pour débattre des moyens, surtout financiers, d'aider la rébellion et préparer l'après-Mouammar Kadhafi.
Plus de 20 ministres des Affaires étrangères, dont Hillary Clinton, arrivée mercredi soir, pour les Etats-Unis, Alain Juppé pour la France, Franco Frattini pour l'Italie et Abdallah ben Zayed pour les Emirats arabes unis, sont attendus à cette réunion, selon l'agence officielle émiratie WAM.
La réunion intervient alors que les ministres de la Défense de l'Otan ont réaffirmé mercredi leur détermination à poursuivre leur intervention militaire "aussi longtemps que nécessaire" et avec "les moyens nécessaires" pour protéger les populations civiles.
L'Otan a mené mardi ses raids nocturnes les plus violents sur Tripoli depuis le début des opérations internationales le 19 mars, faisant 31 morts, selon le régime libyen.
Elle a également engagé récemment des hélicoptères de combat dans la bataille, dans une tentative de sortir le conflit libyen de la menace d'enlisement.
Depuis le début de l'insurrection du 17 février contre Kadhafi, les rebelles, qui tiennent l'Est du pays, tentent de progresser à l'ouest, mais peu d'avancées ont été signalées, à part un desserrement de l'étau à Misrata (ouest) et une progression minime vers le Jebel Nafoussa (ouest).
La rébellion gagne surtout des points sur le plan diplomatique. Le président sénégalais Abdoulaye Wade était attendu jeudi à Benghazi, "capitale" rebelle, et l'Espagne est devenue mercredi le neuvième pays à reconnaître le Conseil National de Transition (CNT), organe politique de la rébellion, comme unique interlocuteur légitime des Libyens.
Cheikh Abdallah ben Zayed, cité par l'agence WAM, a appelé "un plus grand nombre de pays arabes à se joindre au groupe de Contact".
La réunion doit établir selon l'agence un mécanisme financier pour permettre au CNT de recevoir et de gérer les fonds nécessaires pour les dépenses courantes, et doit débattre de mécanismes pour débloquer les fonds, gelés, du régime.
Selon un haut responsable américain, les participants vont aussi discuter de ce "à quoi une Libye post-Kadhafi pourrait ressembler".
Le groupe de contact international sur la Libye, créé lors d'une réunion à Londres le 29 mars, comprend tous les pays participant à la campagne de l'Otan contre le régime Kadhafi.
Lors de sa dernière réunion le 5 mai à Rome, il avait décidé la création d'un fonds destiné à aider les rebelles libyens.