Malgré les différentes pistes explorées, l'origine de la contamination par la bactérie E.coli reste mystérieuse. Les premiers test effectués sur des graines germées, un temps montrées du doigt, se sont révélés négatifs.
AFP - La bactérie, qui a fait 23 morts en Europe, restait toujours insaisissable lundi, les premiers tests sur des graines germées d'une exploitation agricole bio allemande s'étant révélés négatifs.
Alors que les hôpitaux confirmaient une stabilisation de l'épidémie, une nouvelle victime a été enregistrée, une nonagénaire décédée vendredi des suites d'un syndrome hémolytique et urémique (SHU), troubles rénaux graves provoqués par la bactérie E.coli entérohémorragique (Eceh).
Il s'agit du 23e décès en Europe, dont 22 en Allemagne. Une Suédoise contaminée lors d'un séjour en Allemagne est morte la semaine dernière.
Les centres hospitaliers du Nord du pays, principal foyer d'infection, évoquaient une réduction du nombre de nouveaux malades, selon le ministre de la Santé du Schleswig-Holstein, Heiner Garg.
La clinique universitaire de Hambourg-Eppendorf relevait quant à elle, "chez beaucoup de (ses) patients une stabilisation grandissante" de l'état de santé.
L'origine précise de cette contamination restait toutefois toujours aussi incertaine.
Les premiers résultats de tests sur des prélèvements effectués dans une ferme bio produisant des graines germées en Basse-Saxe (nord) se sont révélés négatifs.
"Pour le moment, la source (de la contamination) n'a pas pu être déterminée. Sur les 40 échantillons prélevés, 23 analyses ont donné des résultats négatifs", a annoncé le ministère de l'Agriculture de l'Etat régional.
Les résultats des 17 autres échantillons prélevés sur la marchandise mais aussi l'eau, le système d'aération ou les étals de l'exploitation biologique de Bienenbüttel, un petit village situé à 80 km au sud de Hambourg, sont attendus prochainement.
L'entreprise produit une variétés de graines germées (brocoli, radis, moutarde,...) ou de jeunes pousses de haricots (mungo, azuki...), essentiellement pour les salades. Elle travaille avec des graines en provenance d'Allemagne mais aussi d'autres pays européens, et d'Extrême-Orient.
Le ministre allemand de la Santé, Daniel Bahr, avait pourtant évoqué dimanche de fortes présomptions quant à ces graines germées.
La ministre allemande de l'Agriculture, Ilse Aigner, a répété que la consommation de graines germées, de tomates, de salades et de concombres crus resterait fortement déconseillée tant que la source ne serait pas identifiée.
Les autorités sanitaires allemandes avaient auparavant mis en cause des concombres produits en Espagne, qui se sont révélés sans danger.
Ces accusations avaient provoqué une mini-crise diplomatique entre Berlin et Madrid, qui a réclamé "des aides extraordinaires" de l'UE comme "dédommagement".
La Commission européenne a d'ailleurs annoncé lundi son intention de proposer des indemnisations aux agriculteurs dont les ventes se sont effondrées. Cette aide sera discutée mardi au cours de la réunion extraordinaire des ministres de l'Agriculture à Luxembourg.
En 1996, une épidémie similaire avait éclaté au Japon, faisant plus de 10.000 malades et causant la mort de huit d'entre eux. Dans les sept années suivantes, 14 personnes devaient décéder au cours d'épidémies sporadiques.
Les autorités sanitaires nippones avaient d'abord soupçonné des graines de radis germées, mais aucune preuve n'était venue finalement étayer ces accusations et l'origine de l'épidémie n'a jamais été établie.
La Commission européenne avait indiqué dimanche soir que l'Allemagne devrait prochainement lancer un avertissement sur des graines germées via le système européen d'alerte rapide.
L'Espagne a demandé lundi une révision du mécanisme d'alerte alimentaire européen, et dit attendre des explications des autorités allemandes sur leur gestion de l'affaire.