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Le dernier combattant de la Première Guerre mondiale a rendu l'âme

Dernier combattant connu de la Première Guerre mondiale, le Britannique Claude Choules est décédé à l'âge de 110 ans en Australie. Il avait menti sur son âge pour s'engager à 14 ans comme soldat sur un navire de la Royal Navy, en 1916.

AFP - Il avait menti sur son âge pour s'engager à 14 ans en 1916. Mais le dernier combattant de la Première guerre mondiale, qui a également servi en 1939-1945 et vient de mourir en Australie, haïssait la guerre et refusait de participer aux cérémonies du souvenir.

Claude Choules, surnommé "Chuckles", était né à Wyre Piddle, dans les Midlands de Grande-Bretagne (centre) le 3 mars 1901. Il ment sur son âge pour s'engager dans l'armée à 14 ans et rejoint la Royal Navy en 1916, où il sert sur le navire de guerre Impregnable.

Il assiste à la capitulation de la Marine impériale allemande en 1918 et à la destruction de la flotte au large de l'Ecosse, sabordée par ses propres officiers après la défaite allemande.

Le vétéran se souvenait de la guerre comme une période de privation et d'ennui, ponctuée par des moments de danger extrême. En Mer noire, entre 1919 et 1920, il avait vu "encore plus de morts et de désolation".

Il était resté très marqué par son temps dans l'armée et refusait de célébrer le jour de l'Armistice ou de se joindre aux commémorations avec d'autres vétérans, ont raconté ses enfants.

"Il n'était pas du tout d'accord pour glorifier la guerre", a raconté Daphne Edinger, une de ses filles.

On lui avait enseigné dans la marine que les Allemands étaient "des monstres, un peuple terrible", a renchéri son fils, Adrian. Mais peu après, il devait réaliser que "tous étaient exactement les mêmes, juste de jeunes gens".

Détaché en Australie en 1926 pour combattre les feux de forêt, il est ensuite devenu "spécialiste des explosions" et a été posté pendant la Deuxième guerre mondiale sur la côte ouest australienne, considérée comme vulnérable à une attaque des Japonais.

Le port de Fremantle, où il était basé, près de Perth (ouest), était une base stratégique pour les opérations navales des Australiens, des Américains et des Néerlandais. Choules était l'un des principaux responsables des torpilles, des grenades sous-marines, des mines et des équipements de détection des mines.

Il devait notamment rechercher dans le port de Fremantle des mines ennemi et avait supervisé la pose de grenades sous-marines sur les bateaux amarrés là, alors que les craintes d'une invasion japonaise montaient. "Nous aurions alors fait exploser les bateaux, pour qu'ils (les Japonais) ne puissent pas les utiliser", expliquait Claude Choules.

En cas d'invasion, il était censé être le dernier à quitter le port, à vélo. "En cas d'arrivée des Japonais, on aurait vu mon père, pédalant comme un fou, avec les Japonais à ses trousses", plaisantait sa fille.

Il avait rencontré en Australie, en 1926, une jeune infirmière écossaise, Ethel, et tous deux se sont installés au sud de Perth. Le couple, marié 80 ans jusqu'à la mort de l'épouse, a eu trois enfants, 13 petits-enfants, 26 arrière-petits-enfants, deux arrière-arrière-petits-enfants.

Claude Choules a vécu ses dernières années dans une maison de retraite à Perth et attribuait sa longévité à "un peu d'huile de foie de morue, une bonne alimentation et de l'exercice physique régulier".

Il buvait peu d'alcool et adorait blaguer. "Continuer de respirer" était le secret d'une longue vie, assurait-il avec malice.