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Décès de Patrick Roy, le député le plus rock’n’roll de l'Assemblée nationale

Le député socialiste Patrick Roy est décédé dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 53 ans, des suites d’un cancer du pancréas. Il était réputé pour ses saillies verbales et la défense de causes originales, comme celle du heavy metal.

Vive émotion dans la classe politique française. Dans la nuit de lundi à mardi, le député socialiste Patrick Roy s’est éteint, emporté par un cancer du pancréas. Il avait 53 ans, était marié et avait un fils. Cet instituteur de profession, élu de la 19e circonscription du Nord depuis 2002, était également maire depuis 2008 de l'ancienne ville minière de Denain, près de Valenciennes.

Dans un communiqué, la première secrétaire du Parti socialiste (PS) et maire de Lille, Martine Aubry, a rendu hommage à un homme qui était “en politique comme dans la vie : généreux, sensible, courageux”. De son côté, l'Élysée a salué son "courage" et sa "volonté". Patrick Roy, qui avait annoncé sa maladie en novembre dernier; était en effet apprécié par delà sa famille politique, comme en atteste l’émotion suscitée par sa dernière intervention dans les rangs du Palais Bourbon, le 15 mars dernier.

Le député-maire effectuait son retour dans l'hémicycle après six mois d’absence en raison de son traitement. Amaigri, mine blafarde, il avait remercié ses collègues de gauche comme de droite pour leur soutien. Au perchoir, le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, étouffait un sanglot. Bien qu'adversaire politique du député du Nord, celui-ci s’était rendu à son chevet dans les semaines précédentes.

Patrick Roy donnait pourtant du fil à retordre à Bernard Accoyer lorsque ce dernier devait rappeler à l’ordre les députés les plus dissipés. Affublé de son éternel veste rouge qui le rendait immanquable lors des séances télévisées de questions aux gouvernement, il s’était fait une spécialité de compléter l’annonce du ministre du Travail en hurlant : “...Et du chômage !”.

Un député très rock’n’roll

Il n’y a pas que dans la classe politique que la mort de Patrick Roy provoque des réactions. Sur Twitter, la communauté des fans de rock pleurent également sa disparition. “Le Heavy Metal perd son meilleur défenseur au Parlement”, “RIP Patrick Roy on pensera à toi pour tous nos prochains pogos et pour tous les prochains Hellfest (festival annuel de metal organisé à Clisson, près de Nantes, où il s’était rendu l’an passé, NDLR) ! Merci a toi !“, ”Patrick Roy est mort. Je suis triste. Plus personne ne s'opposera à Boutin en brandissant un RocK Hard (magazine spécialisé, NDLR) à l'Assemblée”, pouvait-on lire sur la plateforme de microblogging ces dernières heures.

Passionné de hard rock, le député-maire s’est rendu célèbre en interpellant, sous les huées de la droite, le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, au sujet de la place des musiques à guitares hurlantes dans la politique culturelle de la France en mars 2010. Tout comme il ne s’est pas privé de tacler, avec malice, les propos “d’un autre temps” des très catholiques Philippe de Villiers et Christine Boutin après que ceux-ci avaient demandé le gel des subventions publiques accordées au Hellfest, un festival qu’ils qualifiaient de “sataniste”.

Dans un long portrait du député publié par le site internet Slate, Patrick Roy s’était défendu de vouloir faire un coup électoral avec sa passion en expliquant qu’il écoutait du rock “depuis le premier album de Led Zepplin, en 1969”. L’iconoclaste a d'ailleurs joué sur scène de la guitare avec Mass Hysteria, l'un des plus importants groupes français de la scène metal, en juin dernier. C’était dans sa ville de Denain, lors du festival des Métallurgicales...un évènement dont il dit avoir lui-même assuré la programmation !