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Les manifestations du 1er-Mai marquées par des slogans contre le terrorisme

Des défilés dans plusieurs villes du Maroc le 1er mai ont condamné le "terrorisme", après l'attentat meurtrier de Marrakech, dans lequel 16 personnes sont mortes. Les Marocains craignent que le roi ne revienne sur ses projets de réforme.

AFP - Des manifestations dimanche au Maroc ont condamné le "terrorisme", et le pouvoir a été sommé de ne pas utiliser un attentat meurtrier à Marrakech pour revenir sur ses promesses de réformes.

Des défilés ont marqué le 1er mai à Casablanca, Rabat et Marrakech, la grande cité du sud où l'explosion d'une bombe le 28 avril dans un café du centre touristiques a tué 16 personnes, dont sept Français.

"Non au terrorisme!", ont scandé à Casablanca quelque 2.000 jeunes du Mouvement du 20 février --qui exige des réformes politiques--, qui s'étaient joints à une manifestation de 5.000 personnes marquant la Fête du travail.

Les protestataires ont réclamé "Un roi qui règne mais ne gouverne pas" et exigé la fin du "cumul de la fortune et du pouvoir".

Le Maroc, où le roi Mohammed VI a succédé en 1999 à son père Hassan II, a été relativement épargné par les troubles qui secouent d'autres pays arabes, mais de premières manifestations ont eu lieu le 20 février, et ont été suivies par d'autres les 20 mars et 24 avril.

A Rabat, environ 3.000 personnes ont défilé, dont quelque 300 membres du Mouvement du 20 février. "Le terroriste craint une constitution démocratique", scandaient des membres du Mouvement, qui ont reçu le soutien des militants de l'un des principaux syndicats du Maroc, l'Union marocaine du travail (UMT).

"La classe ouvrière condamne les actes terroristes de Marrakech", indiquait une banderole de l'Organisation démocratique du travail, à côté des traditionnelles revendications sociales.

A Marrakech, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, dont des membres du Mouvement, jusqu'à la place Jamâa El-Fna visée par l'attentat du 28 avril.

A l'occasion de ces manifestations, des militants ont appelé à la vigilance contre une remise en cause des promesses de réformes après cette attaque, la plus meurtière au Maroc depuis les attentats islamistes de Casablanca en 2003.

Le 9 mars, en plein "printemps arabe", Mohammed VI a annoncé des réformes constitutionnelles visant notamment à renforcer l'indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs. Le 14 avril, le roi a libéré de nombreux détenus politiques dont des islamistes et des Sahraouis.

L'attentat de Marrakech, contre le café Argana, fait craindre un retour en arrière et le renforcement de la politique sécuritaire. "La menace terroriste ne peut pas, ni ne peut plus, servir d'alibi pour renvoyer les réformes aux calendes grecques", a mis en garde Karim Boukhari dans l'éditorial de l'hebdomadaire Tel Quel.

Trois jours après l'attentat, l'enquête se poursuit et toutes les pistes sont examinées, a assuré dimanche à l'AFP un responsable sécuritaire.

Cet attentat n'a pas été revendiqué, mais les autorités ont évoqué dès vendredi un procédé qui fait penser aux émules d'Al-Qaïda.

Il n'y a pas eu d'arrestation et des barrages sont toujours dressés à l'entrée des grandes villes pour assurer la sécurité, a précisé cette source.

Parmi les pistes, le portrait-robot d'un suspect établi grâce aux déclarations de deux touristes néerlandais. Il s'agirait d'un Arabe, jeune, bien rasé et aux cheveux longs qui a été vu au café Argana, quelques minutes avant l'explosion.

Samedi, Mohammed VI s'est rendu au chevet des blessés à Marrakech. Il est également allé constater les dégâts dans le café, soufflé par l'explosion d'une bombe commandée à distance.