En ce 1er-Mai, jour de la Fête du travail, cinq syndicats hexagonaux organisent des défilés communs, avec pour objectif de se différencier clairement des positions adoptées par le Front national. Autre thème du jour : le pouvoir d'achat.
AFP - Des milliers de salariés ont commencé à défiler dimanche matin pour célébrer la journée internationale des travailleurs, dans des cortèges nettement moins fournis que lors des deux 1-er mai précédents selon les bureaux régionaux de l'AFP.
Cette journée de solidarité internationale du monde du travail a notamment pour thèmes, cette année, "le soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté" et "l'égalité des droits" entre travailleurs français et étrangers, en réaction à "la préférence nationale" défendue par le Front national, en progression dans l'opinion selon les sondages.
Les revendications traditionnelles ne sont pas pour autant oubliées: défense de l'emploi, alors que le chômage reste très élevé, et surtout du pouvoir d'achat face à une série de hausses de prix, notamment dans l'énergie. De nombreuses entreprises sont d'ailleurs touchées par des conflits salariaux.
Un sondage réalisé par Harris Interactive pour L'Humanité Dimanche, plus de sept salariés sur dix (76%) estiment que la revalorisation des salaires doit être un dossier prioritaire pour les organisations syndicales, devant la défense de l'emploi (72%) et la protection sociale des salariés (70%).
Cinq centrales syndicales ont fait cause commune pour cette journée et organisent 173 rassemblements et manifestations: CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa (autonomes).
Une unité syndicale quelque peu ébranlée
Les dirigeants syndicaux s'attendaient à ce que ce 1-er mai 2011 soit un petit cru, d'autant que "le caractère férié du 1er mai est cette fois moins affirmé", cette journée tombant un dimanche, relève Marcel Grignard, numéro deux de la CFDT.
"On n'est pas obligé d'être dans la rue" pour célébrer la journée internationale du Travail, a déclaré dimanche à Lille la première secrétaire du PS Martine Aubry au sujet des défilés clairsemés du 1er mai, estimant que les salariés manifesteraient "en 2012 dans les urnes".
Entre 700 personnes, selon la police, et un millier, selon les organisateurs, ont défilé dimanche à Lille .
A Bordeaux, ils étaient, selon les sources, entre 2.200 et 3.000 à manifester, entre 1.200 et 2 à 3.000 à Strasbourg, quelques centaines seulement au départ du cortège à Rennes.
On a aussi manifesté à Pau (de 800 à 1.200), à Angoulême (500), à Besançon (de 500 à 1.000), à Brest (250 à 300), à Nancy (700 personnes selon les syndicats).
Des clins d'oeil humoristiques émaillaient certains cortèges. "Le 1er mai, c'est nous les papes de la terre", allusion à la béatification de Jean Paul II le même jour. Mais aussi des slogans en opposition au FN, comme à Rennes ("travailleurs français, immigrés, mêmes patrons, mêmes combats".
Les manifestants "seront certainement moins nombreux que ce qu'on espère", a regretté sur Europe 1 François Chérèque (CFDT). D'autant que l'unité syndicale s'est quelque peu délitée.
A Paris, Bernard Thibault (CGT) et François Chérèque, notamment, seront en tête derrière la banderole de tête du cortège, qui doit s'ébranler peu après 14H00 depuis la place de la République pour rejoindre celle de la Nation.
La CFTC ne s'est pas jointe à l'appel unitaire mais laisse à ses militants le soin de mener des initiatives locales, tandis que la CFE-CGC reste à l'écart de ce 1er mai.
Force ouvrière fait comme d'habitude cavalier seul. A Paris, ils n'étaient toutefois que 300, selon l'AFP, à défiler dans l'Est parisien, de la Bastille à la place Gambetta, avant d'aller s'incliner devant le mur des Fédérés.