Le chef de l'État français a accueilli pour la première fois, ce mercredi, Moustapha Abdeljalil, le dirigeant du Conseil national de transition libyen (CNT). La France a été le premier pays a reconnaître le CNT.
REUTERS - Nicolas Sarkozy recevra mercredi le président du Conseil national de transition (CNT), formé par les opposants au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a annoncé mardi la présidence de la République française.
La France a été le premier pays à reconnaître le CNT, tout en souhaitant son élargissement, et le président français en a déjà reçu des représentants. Mais ce sera la première fois qu'il recevra Moustapha Abdeljalil.
Selon une source proche de la délégation libyenne, l'écrivain et essayiste français Bernard-Henri Lévy, très engagé auprès du CNT depuis le début de la crise, aurait là aussi servi d'intermédiaire pour organiser la rencontre.
L'entretien aura lieu à 12h00 (10h00 GMT), précise l'Elysée. Il portera notamment sur le processus de transition démocratique en Libye, alors que les combats entre les insurgés, appuyés par des frappes aériennes d'une coalition de pays de l'Otan et les forces fidèles à Mouammar Kadhafi s'enlisent.
Nicolas Sarkozy paraît soucieux de donner une consistance politique à l'opposition libyenne et au CNT, alors que se pose la question d'une succession crédible au régime de Kadhafi.
Selon une source proche de l'opposition libyenne, Moustapha Abdeljalil pourrait avoir en poche une liste de personnalités de Tripoli, capitale et bastion de Kadhafi, avec lesquelles il se dit prêt à travailler après le départ du dirigeant libyen.
Il devrait également demander une intensification des raids aériens de la coalition conduite par la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, pour desserrer l'étau des forces loyales à Kadhafi autour de Misrata, ville de 300.000 habitants tenue par les insurgés, à 220 km à l'Est de Tripoli.
"Moustapha Abdeljalil apporte des informations précises sur des objectifs militaires, y compris à l'intérieur de Misrata", a-t-on expliqué de même source à Reuters.
Selon la presse américaine, qui cite des "officiels" à Washington, les Etats-Unis et leurs alliés cherchent un pays d'asile susceptible d'accueillir Mouammar Kadhafi, en particulier en Afrique.
La France serait aussi sur cette ligne mais penserait également au Vénézuéla, dont le président, Hugo Chavez, a apporté son soutien à Mouammar Kadhafi et proposé une médiation.
Pour rendre acceptable un tel exil aux yeux de Kadhafi, les membres de la coalition sont en quête d'un pays où le dirigeant libyen serait sûr d'échapper à la Cour pénale internationale. Le Vénézuéla, qui ne reconnaît pas la CPI, répond à ce critère.