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Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a déclaré que son pays allait désormais aider le peuple érythréen à se débarrasser du "régime dictatorial" en place en Érythrée. En guerre entre 1998 et 2000, les deux pays sont toujours en froid.

AFP - L'Ethiopie ne peut plus se contenter de se défendre "passivement face aux agressions" de l'Erythrée et va désormais aider le peuple érythréen à se débarrasser du "régime dictatorial" en place à Asmara, a prévenu mardi le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.

L'Erythrée continue ses tentatives pour "déstabiliser" l'Ethiopie, en soutenant notamment les insurgés islamistes shebab en Somalie, et les groupes rebelles éthiopiens de l'OLF (Front de libération oromo) et ONLF (Front national de libération de l'Ogaden), a accusé M. Zenawi, lors d'un discours devant le parlement.

"Jusqu'à présent, notre stratégie a été de défendre notre souveraineté en accélérant notre développement", a-t-il affirmé.

"Nous estimons aujourd'hui que nous ne pouvons plus nous contenter de cette défense passive", qui n'est pas "l'unique alternative", a prévenu le Premier ministre.

"Nous devons aider le peuple érythréen à renverser le régime dictatorial" d'Issaias Afeworki, a-t-il lancé, précisant: "nous n'avons pas l'intention d'envahir ce pays, mais nous devons y étendre notre influence".

"Et si le gouvernement érythréen essaie de nous attaquer, nous riposterons proportionnellement", a mis en garde M. Zenawi.

Une guerre frontalière a opposé l'Erythrée et l'Ethiopie de 1998 à 2000: 80.000 personnes sont mortes dans ce conflit sanglant, avec tranchées, vastes offensives d'engins blindés et vagues d'assauts de fantassins.

Malgré un accord de paix signé en 2000 à Alger, la tension reste grande entre les deux voisins de la Corne de l'Afrique.

Le Premier ministre Meles Zenawi accuse régulièrement le régime d'Issaias Afeworki (au pouvoir depuis l'indépendance érythréenne en 1993) de soutenir des membres de l'opposition et des groupes rebelles éthiopiens.

Les autorités ont à plusieurs reprises affirmé que l'Erythrée était impliquée dans des attentats commis à Addis Abeba ces dernières années.

Asmara porte régulièrement des accusations similaires, dénonçant le soutien présumé d'Addis Abeba à des groupes rebelles érythréens.