Le diplomate Antoine Sivan est arrivé ce mardi à Benghazi, où il a pris ses fonctions en qualité de représentant de la France auprès de l'opposition lybienne. Paris avait suspendu les activités de son ambassade à Tripoli le 26 février.
AFP - Un diplomate français, Antoine Sivan, a pris mardi ses fonctions de représentant de la France auprès de l'opposition libyenne à Benghazi, fief de la rébellion contre Mouammar Kadhafi, a déclaré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.
"Nous avons organisé la présence diplomatique de la France à Benghazi auprès du Conseil national de transition (opposition), en la personne de l'un de nos diplomates qui s'est porté volontaire", a indiqué Alain Juppé, lors d'une conférence de presse à Londres.
"M. Sivan est arrivé aujourd'hui (mardi) à Benghazi. Il a une fonction diplomatique, il n'est pas ambassadeur car nous n'avons pas formellement reconnu un Etat à travers le Conseil national de transition", a-t-il précisé. C'est "le responsable diplomatique chargé des relations avec le Conseil national de transition".
"D'autres pays qui ont des consulats à Benghazi envisagent de renforcer aussi leur dispositif diplomatique", a noté le ministre qui s'exprimait à l'issue de la première réunion d'un groupe de contact nouvellement créé sur la Libye.
Selon un responsable français s'exprimant sous couvert d'anonymat, Antoine Sivan a quitté la France dimanche pour la Libye, via l'Egypte.
Ce diplomate de 53 ans, qui parle arabe, a occupé plusieurs postes dans la région. Il a été ambassadeur au Qatar et numéro deux de l'ambassade de France à Bagdad, et occupé à Paris le poste de sous-directeur pour le Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères.
Le 10 mars, la France avait été le premier pays à reconnaître le Conseil national de transition (CNT) libyen, qui rassemble les opposants au colonel Kadhafi, et le président Nicolas Sarkozy avait fait savoir qu'il enverrait un ambassadeur à Benghazi.
La France et le Qatar sont les deux seuls pays à avoir officiellement reconnu le CNT libyen. A la veille de la conférence de Londres, le président français Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron avaient appelé le CNT à jouer un rôle politique important.
De leur côté, les Etats-Unis vont dépêcher "très rapidement" un émissaire à Benghazi, le diplomate Chris Stevens, a fait savoir mardi un responsable américain, après une rencontre à Londres entre la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et des représentants du CNT. Il s'agit d'établir un canal de communication avec l'opposition libyenne, a ajouté ce haut responsable.
Le 26 février, la France avait suspendu les activités de son ambassade à Tripoli, la capitale qui reste sous contrôle du colonel Kadhafi, et évacué l'ensemble de son personnel diplomatique, y compris son ambassadeur, François Gouyette. Elle avait confié à la Russie la défense de ses intérêts en Libye.