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Casse du Louvre : un audit de 2018 alertait déjà sur la "vulnérabilité" du balcon, selon Le Monde
Selon des révélations du Monde, un audit de sûreté réalisé en 2018 signalait déjà l'accès facile au balcon du Louvre, par lequel sont entrés les cambrioleurs le 19 octobre. Au total, deux pages et trois schémas y décrivent ce balcon et la fenêtre donnant sur le quai François-Mitterrand, jugée comme "l'un des plus grands points de vulnérabilité de l'établissement".
Vue d'une fenêtre brisée protégée par un panneau en bois au musée du Louvre, à Paris, en France, le 20 octobre 2025. © Benoit Tessier, Reuters

Des révélations embarrassantes. Dès 2018, un audit de sûreté faisait état du "point de vulnérabilité" que représentait le balcon du Louvre par lequel sont entrés les cambrioleurs pour dérober les bijoux lors du casse du 19 octobre, a affirmé Le Monde mardi 26 novembre.

Contactée par l'AFP dans la soirée, la direction du célèbre musée parisien n'a pas donné suite dans l'immédiat. Mais elle a assuré au journal n'avoir eu connaissance de ce rapport qu'après le cambriolage, c'est-à-dire quatre ans après l'arrivée de Laurence des Cars à la tête de l'établissement.

Selon Le Monde, cet audit de sûreté réalisé en 2018 par le joaillier Van Cleef & Arpels pour le musée avait décrit avec précision la faille potentielle que représentait le balcon emprunté le 19 octobre et son accès possible par un monte-charge.

Ces détails correspondent au mode opératoire des malfaiteurs : grâce à une nacelle, ils sont parvenus à se hisser jusqu'au balcon de la galerie d'Apollon, puis ont brisé la fenêtre à l'aide d'une disqueuse pour ensuite dérober huit joyaux de la Couronne de France. Le butin, estimé à 88 millions d'euros, reste à ce jour introuvable.

Un mois après ce casse spectaculaire, quatre nouveaux suspects ont été interpellés mardi et placés en garde à vue. Trois personnes soupçonnées d'avoir directement participé au casse avaient déjà été mises en examen et écrouées. Une quatrième, présentée comme la compagne d'un des suspects, avait été placée sous contrôle judiciaire.

"Deux pages et trois schémas visuels"

Dans l'audit de 2018, "deux pages et trois schémas visuels traitent spécifiquement du balcon donnant sur la galerie d'Apollon" et ses auteurs "insistent, dans leur texte, sur la fenêtre donnant sur le quai François-Mitterrand, qu'ils qualifient de 'l'un des plus grands points de vulnérabilité de l'établissement'", écrit Le Monde.

Le document précise aussi, photos à l'appui, que les caméras de surveillance à proximité du balcon ne couvrent pas totalement ce point faible, affirme encore le journal.

Interrogée par Le Monde, l'actuelle direction du musée a indiqué que ces documents, commandés par l'ancienne direction incarnée par Jean-Luc Martinez, "n'avaient pas été communiqués lors du changement de direction, à l'automne 2021". Le Monde n'a pu joindre Jean-Luc Martinez.

Depuis, l'audit a été "transmis à l'Inspection générale des affaires culturelles" pour être versé aux investigations en cours, selon la direction citée par Le Monde.

Début novembre, la Cour des comptes avait estimé que le musée le plus visité au monde avait "privilégié les opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Avec AFP