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Affaire Bygmalion : Sarkozy bientôt fixé sur une possible deuxième condamnation définitive
La Cour de cassation rend mercredi sa décision sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion. Un rejet, comme préconisé le 8 octobre par l'avocate générale, entérinerait une deuxième condamnation pénale définitive pour l'ex-président, déjà condamné dans l'affaire des écoutes, avant son procès libyen en appel au printemps.
L'ex-président Nicolas Sarkozy quitte sa résidence pour aller à la prison de la Santé, à Paris le 21 octobre 2025. © Julien de Rosa, AFP

L'ancien président a de nouveau rendez-vous avec la justice. La Cour de cassation se prononce mercredi 26 novembre sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion, faisant peser le couperet d'une deuxième condamnation pénale définitive au-dessus de l'ex-président, qui affrontera au printemps le procès libyen en appel.

Passée au second plan avec l'incarcération de l'ancien chef de l'État à la prison parisienne de la Santé, cette procédure en cassation, qui a suspendu la peine prononcée à son encontre, est l'ultime recours en droit français dans ce dossier.

Si la Cour de cassation rejette le pourvoi, comme l'a préconisé l'avocate générale à l'audience du 8 octobre, l'affaire Bygmalion deviendra la deuxième condamnation pénale définitive au casier judiciaire de Nicolas Sarkozy, après celle de l'affaire des écoutes.

En revanche, si elle reconnaît le bien-fondé de la requête, la plus haute juridiction française, qui juge le seul respect du droit et non le fond des dossiers, pourrait ordonner un nouveau procès.

Système de double facturation

Dans l'affaire Bygmalion, Nicolas Sarkozy a été condamné le 14 février 2024 par la cour d'appel de Paris à un an d'emprisonnement dont six mois ferme pour le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012.

Dans ce dossier, les investigations ont révélé que, pour masquer l'explosion des dépenses de sa campagne – près de 43 millions d'euros pour un maximum autorisé de 22,5 millions –, un système de double facturation avait été mis en place imputant à l'UMP (devenue LR), sous couvert de conventions fictives, une grosse partie du coût des meetings.

Contrairement à ses coprévenus, l'ex-chef de l'État n'était pas mis en cause pour ce système de fausses factures mais comme bénéficiaire, en tant que candidat, d'un financement politique illégal.

En première instance comme en appel, Nicolas Sarkozy a contesté "vigoureusement toute responsabilité pénale", dénonçant "fables" et "mensonges". Sa peine en appel, dont la cour avait ordonné l'aménagement pour la partie ferme (bracelet électronique, semi-liberté...), était légèrement inférieure à celle d'un an d'emprisonnement ferme prononcée en première instance en 2021.

Trois des dix condamnés en appel du procès Bygmalion se sont joints au pourvoi : le directeur de campagne, Guillaume Lambert, et les ex-cadres de l'UMP Éric Cesari et Pierre Chassat.

En décembre 2024, la Cour de cassation avait déjà rendu définitive la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an d'emprisonnement ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes, également appelée Bismuth.

Caractère non-définitif

L'ancien champion de la droite, aujourd'hui âgé de 70 ans, l'a porté entre février et mai, avant l'obtention d'une libération conditionnelle avant mi-peine, notamment en raison de son âge.

Une nouvelle condamnation définitive pourrait compliquer encore davantage les perspectives judiciaires de Nicolas Sarkozy, qui se prépare pour le procès en appel du dossier libyen prévu du 16 mars au 3 juin.

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris l'a condamné à cinq ans de prison pour avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye du dictateur Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.

Affaire Bygmalion : Sarkozy bientôt fixé sur une possible deuxième condamnation définitive
L'ex-président Nicolas Sarkozy parle à la presse, accompagné de son épouse Carla Bruni et de l'avocat Jean-Michel Darrois au tribunal à Paris, le 25 septembre 2025. © Julien de Rosa, AFP

Pour déterminer sa peine, le tribunal de Paris avait tenu compte de l'affaire des écoutes, reprochant dans son jugement à Nicolas Sarkozy d'avoir "relativisé cette condamnation" en "minimisant la gravité des faits", mais avait en revanche écarté la condamnation Bygmalion en raison de son caractère non-définitif.

Nicolas Sarkozy, qui clame son innocence, a été incarcéré pendant trois semaines à la Santé, une détention inédite pour un ex-président dans l'histoire de la République française et qui a suscité de vifs débats.

La cour d'appel de Paris l'a remis en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre. L'ex-président va relater cette expérience carcérale dans un livre, "Le Journal d'un prisonnier", qui paraîtra un mois exactement après sa sortie de prison.

Avec AFP