
Après la défaite historique du XV de France face à l’Italie (22-21), six joueurs cadres ont fait les frais de la furia du sélectionneur Marc Lièvremont. État des lieux à six mois et trois matchs du début de la Coupe du monde.
Jamais la France n’avait perdu face à l’Italie dans un match officiel du Tournoi des Six Nations. Les conséquences de cette défaite historique autant qu’humiliante sont à la hauteur de la désillusion. Dans un premier temps, le sélectionneur du XV tricolore, Marc Lièvremont, voulait que ses joueurs portent eux-mêmes le fardeau de leurs défaillances individuelle et collective. "Je vais les laisser se débrouiller seuls," déclarait-il avant de se raviser une fois rentré au Centre national de rugby de Marcoussis pour distribuer les premières sanctions.
Avants : Nicolas Mas (Perpignan), Thomas Domingo (Clermont), Luc Ducalcon (Castres), Jérôme Schuster (Perpignan), William Servat (Stade Toulousain), Guilhem Guirado (Perpignan), Lionel Nallet (Racing-Métro), Julien Pierre (Clermont), Pascal Papé (Stade Français), Thierry Dusautoir (Stade Toulousain, cap.), Julien Bonnaire (Clermont), Imanol Harinordoquy (Biarritz), Alexandre Lapandry (Clermont)
Arrières : Morgan Parra (Clermont), Julien Tomas (Montpellier), François Trinh-Duc (Montpellier), Fabrice Estebanez (Brive), David Marty (Perpignan), Vincent Clerc (Stade Toulousain), Yoann Huget (Bayonne), Maxime Médard (Stade Toulousain), Damien Traille (Biarritz), Alexis Palisson (Brive)
"Certains joueurs ont peut-être porté le maillot de l'équipe de France pour la dernière fois. Certainement même," avertissait le sélectionneur avec comme preuve de sa sévérité, une liste largement remaniée pour affronter le Pays de Galles, le 19 mars.
Un manque de courage avéré ?
"Les joueurs manquent de courage, il faut le reconnaître. J'ai trop tendance à les considérer comme de bons garçons. Mais quand on perd, comme on l'a fait hier, tous ses duels, il y a quand même une forme de lâcheté qui me paraît complètement évidente. Je ne sais pas s'il faut s'en inquiéter, si c'est la tendance de cette nouvelle génération. Mais le groupe d'hier était quand même assez expérimenté. On n'en a pas pris 60 comme lors de notre match contre l'Australie mais dans les contenus, c'était assez équivalent", a-t-il déclaré.
Et les grands perdants de cette débâcle s’appellent : Sébastien Chabal (62 sélections), Jérôme Thion (54 sélections), Yannick Jauzion (73 sélections), Clément Poitrenaud (45 sélections), Aurélien Rougerie (63 sélections) et Sylvain Marconnet (84 sélection). Si seul Aurélien Rougerie, sous la menace d’une sanction pour un mauvais geste avec Clermont dans le cadre du Top 14, a droit au bénéfice du doute, le reste des tauliers, sur qui Lièvremont comptait pour former un noyau dur avant le Mondial en septembre prochain, pait une faillite collective et individuelle flagrante à Rome.
Le retour en grâce des "anciens jeunes"
"Quel que soit le résultat du match (contre le Pays de Galles, NDLR), on va passer trois ou quatre mois forcément pas très agréables, mais je commence à être habitué. J'attends au moins une prestation honorable, c'est la moindre des choses, et si possible, une victoire", a-t-il conclu.
Pour redorer le blason de la maison bleue face aux Gallois, Lièvremont a rappelé dans ses rangs d'"anciens jeunes", dont certains ont été victimes de son incessante indécision depuis sa prise de fonction en 2008. Jérôme Schuster (2 sélections), Pascal Papé (25 sélections), Alexandre Lapandry (5 sélections), Fabrice Estebanez (3 sélections), David Marty (32 sélections) et Alexis Palisson (13 sélections) sont donc de retour en équipe de France contre les Gallois et sûrement jusqu’en Nouvelle-Zélande. A six mois et trois matchs du début de la Coupe du monde, le temps joue désormais contre Marc Lièvremont.