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Renault reste silencieux après les révélations du "Canard enchaîné"

L'hebdomadaire satirique français affirme que le dossier du constructeur automobile ne contient aucun élément solide et repose intégralement sur des témoignages oraux recueillis auprès de contacts basés en Algérie.

Pas de commentaire. Au lendemain des nouvelles révélations du "Canard enchaîné" sur l’affaire d’espionnage présumé au sein de Renault, le constructeur automobile français s’est borné à réaffirmer sa coopération "pleine et entière" avec l'enquête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Dans son édition de mercredi, l’hebdomadaire satirique français affirme avoir remonté la piste de l’enquêteur mystère de Renault. Il s’agirait d’un employé de Geos, une importante entreprise de sécurité française. Cet homme, correspondant de cette société en Algérie, aurait servi d’intermédiaire entre le constructeur automobile et des pirates informatiques algériens.

À la demande de Renault, ces bidouilleurs informatiques auraient "visité" les comptes des trois cadres aujourd’hui soupçonnés par la direction d’avoir revendu des secrets industriels. Ils auraient également identifié les sociétés ayant alimenté les comptes en Suisse des cadres accusés. C’est ainsi que serait née la fameuse piste chinoise. Toutes ces conclusions ont enfin été transmises par téléphone à Renault. En d’autres termes, d’après le "Canard enchaîné", le dossier à charge du constructeur repose entièrement sur des témoignages oraux, sans aucun élément concret.

Plainte contre X

Une version des faits en partie confirmé par la direction de Geos. Jean Heinrich, président du directoire de la société de sécurité, a reconnu à l’agence de presse Reuters avoir demandé à ce correspondant en Algérie de lui remettre sa démission. "Ce salarié a pris l'initiative, à titre personnel et sans en référer à sa hiérarchie, de servir d'intermédiaire entre ses contacts chez Renault et un tiers investigateur", a-t-il précisé ce mercredi.

Si Renault a décidé d'adopter la politique de l'autruche, ce n'est pas le cas d'un des trois ex-employés de Renault. Matthieu Tennenbaum a décidé, mercredi, de porter plainte contre X pour "entrave à la justice". Il estime que les informations publiées par le "Canard enchaîné" prouvent que le service de sécurité de Renault n’a pas dévoilé ses sources à la justice. La DCRI enquête sur ces accusations d’espionnage industrielle depuis le 13 janvier, après la plainte déposée en justice par Renault.