Après une brève accalmie, les émeutes lancées mercredi soir par des jeunes en colère contre leurs conditions de vie ont repris, ce vendredi, opposant forces de l'ordre et manifestants notamment à Alger et à Annaba, dans l'est du pays.
AFP - Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont repris vendredi à Alger tandis que de violents incidents ont éclaté à Annaba, dans l'est de l'Algérie, où des manifestants ont affronté la police, ont constaté des correspondant de l'AFP.
A Alger, dans le quartier populaire de Belouizdad (Belcourt), des groupes de jeunes ont affronté avec des pierres et des bouteilles en verre des policiers déployés en masse et lourdement armés, selon ces sources.
Les policiers se sont opposés aux manifestants en faisant usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes.
A Annaba, épargnée jusqu'à présent par la contestation qui s'est étendue depuis son début à une dizaine de départements, de violents incident ont éclaté après la grande prière du vendredi dans le quartier populaire dit "gazomètre", selon un correspondant de l'AFP
Les incidents ont commencé vers 15H00 (14H00 GMT) quand des centaines de jeunes se sont mis à lancer une pluie de pierres contre des policiers déployés depuis la veille, notamment autour des bureaux de la wilaya (département).
Les échauffourées se sont ensuite étendues à la cité voisine des Lauriers-Roses avant que les manifestants ne coupent avec des barricades la principale artère menant vers le Centre hospitalier universitaire de la ville, selon la même source.
A Oran, la grande métropole de l'ouest algérien, où plusieurs édifices publics avaient été saccagés mercredi soir, les échauffourées ont repris vendredi après-midi dans la quartier du Petit-Lac, à quelque 2 km de la ville.
Des dizaines de jeunes ont attaqué avec des pierres des policiers qui ont riposté avec des grenades lacrymogènes, selon un correspondant de l'AFP.
Depuis plus d'une semaine, de petits groupes de jeunes dénoncent un peu partout dans le pays ce qu'ils appellent leur "mal-vivre", que ce soit faute d'emploi -plus de 20% des jeunes sont chômeurs- ou faute de logements.
Les jeunes --les moins de 30 ans constituent 75% des 35,6 millions d'Algériens-- dénoncent aussi pèle-mêle la cherté de la vie, les passe-droits et la corruption.