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Grève générale contre le budget d'austérité prévu pour 2011

Alors que le Parlement étudie ce mercredi de nouvelles mesures d'austérité pour boucler le budget 2011 de la Grèce, les principaux syndicats grecs appellent à la grève. Les transports publics sont notamment paralysés pour 24 heures.

REUTERS - Une grève générale est organisée ce mercredi en Grèce, avec notamment une paralysie des transports publics pendant 24 heures à Athènes, à l'occasion du vote au parlement sur le budget d'austérité pour 2011.

Cette politique d'austérité est menée conformément au soutien financier apporté par l'Union européenne et le Fonds monétaire international pour aider la Grèce à rétablir ses comptes publics et éviter à la zone euro une contagion de la crise de la dette souveraine.
 

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Le gouvernement socialiste de George Papandréou prévoit pour 2011 de nouvelles hausses d'impôts et des baisses de salaires dans les entreprises publiques, notamment dans le secteur des transports.

Comme les deux autres principales agences de notation, Fitch a menacé mardi de dégrader la note de la Grèce en janvier.

Les principaux syndicats grecs, secteurs public et privé confondus, ont appelé les travailleurs à observer une grève de trois heures ce mercredi, de 10h00 à 13h00 GMT. Des milliers de personnes devraient se rassembler devant le parlement.

Les conducteurs de bus et de métro à Athènes effectuent depuis deux semaines des grèves perlées, ce qui complique l'accès aux commerces situés dans le centre de la capitale grecque en pleine période de Noël.

Le gouvernement a menacé mercredi de faire cesser par la force ce mouvement de grève en invoquant une législation d'exception déjà utilisée cette année pour briser d'autres grèves dans les transports, notamment de la part des chauffeurs de poids lourds.

"Chacun doit faire preuve de responsabilités (...) l'Etat dispose des pouvoirs nécessaires pour préserver l'intérêt général", a déclaré le porte-parole du gouvernement, George Petalotis, dans une interview télévisée.

Mécontentement croissant

Depuis le début du mois de décembre, des manifestants ont déjà affronté la police et incendié des voitures et un hôtel du centre d'Athènes tandis que 50.000 personnes ont défilé contre les mesures d'austérité.

Pour les observateurs, les mesures prévues dans le budget 2011 vont affaiblir un peu plus l'économie du pays sans pour autant lui garantir qu'il échappera à une restructuration de sa dette.

Le gouvernement dispose d'une majorité absolue de 156 sièges sur 300 au parlement et le budget devrait être adopté malgré le
mécontentement croissant dans les rangs du Pasok, le parti de George Papandréou.

Depuis l'accord conclu en mai avec l'UE et le FMI, le Premier ministre a exclu des rangs de la majorité quatre élus s'étant opposés publiquement à sa politique d'austérité.

Après avoir dévoilé peu après leur arrivée au pouvoir fin 2009 qu'ils avaient hérité d'un déficit budgétaire bien plus élevé que prévu, les socialistes ont mis en oeuvre des mesures draconiennes d'austérité pour respecter les termes de l'accord conclu avec l'UE et le FMI. Ils s'y sont tenus depuis malgré la colère de la population.

Le gouvernement a ainsi réduit d'environ 15% les salaires des fonctionnaires, repoussé l'âge de la retraite, gelé le montant des pensions versées aux retraités et effectué des coupes dans les dépenses publiques. Il n'est en revanche pas parvenu à augmenter autant qu'il l'espérait les rentrées fiscales, malgré une hausse de la TVA.

Les créanciers de la Grèce jugent qu'elle respecte globalement son programme fiscal. Ils l'invitent cependant à renforcer sa politique d'austérité.

En raison notamment de cette rigueur, l'économie grecque devrait se contracter d'environ 3% en 2011 après une baisse de 4,2% en 2010 tandis que le taux de chômage devrait atteindre un niveau record, à 14,6%, après 12,1% cette année.

Le gouvernement s'est fixé pour objectif de faire passer le déficit budgétaire de 9,4% cette année à 7,4% en 2011.

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