Sept candidats de l'opposition au régime actuel en Biélorussie ont été interpellés lundi, après la manifestation contre la réélection de Loukachenko. L'UE dénonce cette "réponse brutale" et réclame leur libération.
AFP - La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a "condamné" lundi la répression d'une manifestation à la suite de l'élection présidentielle au Bélarus et réclamé la libération "immédiate" des opposants arrêtés par les forces de l'ordre.
Mme Ashton "condamne le recours à la violence à la suite des élections présidentielles au Bélarus, en particulier le fait d'avoir battu et placé en détention plusieurs chefs de l'opposition, y compris un certain nombre de candidats à l'élection présidentielle", a déclaré sa porte-parole, Maja Kocijancik.
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"Elle appelle les autorités à libérer immédiatement ceux qui ont été arrêtés", a-t-elle précisé.
La police a dispersé sans ménagement dimanche soir des dizaines de milliers de manifestants de l'opposition qui dénonçaient des fraudes massives et la réélection sans surprise d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 16 ans.
Sept des neuf candidats d'opposition ont été interpellés, ainsi que des centaines de personnes.
Dans un communiqué séparé, publié après l'avis rendu par l'OSCE sur la tenue des élections dans le pays, Mme Ashton a rappelé que le renforcement des relations entre l'UE et le Bélarus "est subordonné au respect des principes de la démocratie, de la primauté du droit et du respect des droits de l'Homme".
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Mais la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères n'a pas précisé si l'UE comptait réactiver à ce stade des sanctions qui touchent depuis 2006 M. Loukachenko et des dizaines de personnes de son entourage.
En octobre, l'UE avait renouvelé pour un an, jusque fin octobre 2011, des gels d'avoirs frappant depuis 2006 M. Loukachenko et des dizaines de personnes de son entourage.
Mais, en même temps, elle avait suspendu les restrictions de voyage qui les visaient aussi depuis quatre ans, dans l'espoir d'inciter M. Loukachenko à faire des réformes démocratiques.
Une décision formelle d'annuler la suspension des sanctions pourrait ne pas être prise avant le mois de janvier, ont indiqué à l'AFP des sources diplomatiques. La sujet devrait être au menu d'une réunion de ministres des Affaires étrangères.
Le président du Parlement européen, le Polonais Jerzy Buzek, s'est montré lui beaucoup plus ferme.
Il a affirmé de son côté que le gouvernement de M. Loukachenko n'avait pas "de légitimité démocratique" en raison des irrégularités qui ont émaillé l'élection présidentielle et les violences qui ont suivi le scrutin.
Le régime de M. Loukachenko "nie l'avenir européen bien mérité du peuple du Bélarus", a déploré M. Buzek.
Le président du Parlement européen a dénoncé "l'un des derniers Etats autoritaires en Europe" et condamné "les arrestations de personnes qui ont trouvé le courage de protester contre le trucage de l'élection présidentielle".
Il a souhaité que le dialogue avec Minsk soit subordonné à "des progrès réels dans le domaine de la démocratie et des signes clairs de respect des droits de l'Homme".
M. Loukachenko, autoritaire président du Bélarus, une ex-république soviétique, a été réélu pour un quatrième mandat avec près de 80% des suffrages au premier tour de scrutin, selon la commission électorale, qui a déjà annoncé une cérémonie d'investiture avant le 19 février.
Le scrutin de dimanche a été suivi d'une manifestation de dizaines de milliers de membres de l'opposition, qui a été réprimée sans ménagement par la police après que des manifestants eurent attaqué un bâtiment officiel.
Des centaines de manifestants ont été interpellés, ainsi que sept des neuf candidats à la présidence.