![Affrontements sanglants entre immigrés et riverains dans le sud de Buenos Aires Affrontements sanglants entre immigrés et riverains dans le sud de Buenos Aires](/data/posts/2022/07/15/1657929396_Affrontements-sanglants-entre-immigres-et-riverains-dans-le-sud-de-Buenos-Aires.jpg)
Quatre personnes ont été tuées durant les violences qui font rage près d'un parc de la banlieue de Buenos Aires où un millier de sans-abri, pour la plupart boliviens et paraguayens, se sont installés en attendant "des logements dignes".
AFP - Un jeune de 19 ans a été tué vendredi soir d'une balle à la tête, portant à quatre le nombre de personnes décédées depuis mardi dans des affrontements avec des sans-abri étrangers dans un parc de la banlieue sud de Buenos Aires, a-t-on appris auprès des services d'urgence.
"Il y a un mort de 19 ans, victime d'un tir en pleine tête", a dit à la presse Alberto Crescenti, directeur du Service médical métropolitain d'urgence (SAME).
"On tire sur les ambulances", a-t-il ajouté, en soulignant que les médecins ne pouvaient pas entrer dans le parc. "Nous ne pouvons pas approcher pour retirer les blessés", a-t-il dit.
Le jeune a été tué alors que des habitants des quartiers environnants, ainsi que des gens armés, tentaient d'expulser du parc des centaines d'immigrés originaires des pays limitrophes qui s'y étaient installés faute de logement.
La fumée des tentes des sans-abri brûlées pouvait être vue s'élevant au-dessus du parc, où des scènes de panique et de chasse à l'homme avaient lieu. Ce parc de 230 hectares est devenu un no man's land en l'absence de toute intervention des forces de l'ordre.
La présidente Cristina Kirchner avait déclaré peu auparavant dans un discours qu'elle ne permettrait pas qu'il y ait un seul mort du fait de la répression policière.
Le gouvernement se refuse à dépêcher la police fédérale, afin de laisser toute la responsabilité de ce qui est arrivé au maire de Buenos Aires, Mauricio Macri, (droite, opposition) qui à son tour accuse l'Etat.
"Nous voulons que la police revienne!", criait une femme en plein mouvement de foule. "Ils nous ont crié : dehors les Boliviens ! Retournez dans votre pays ! Ils ont tué mon mari comme un chien", racontait en pleurs Elizabeth Valderrama, veuve de Juan Quispe, un Bolivien tué par balle jeudi soir.
"Tout le monde voit maintenant où son les violents!", lançait devant la presse l'un des sans-abri qui avaient occupé le parc.
"Nous avons peur. Maintenant que les caméras sont parties, tout peut arriver", disait de son côté Fernando, un habitant du quartier âgé de 48 ans.
Les deux premières victimes, tuées mardi, étaient de nationalité bolivienne et paraguayenne. Le troisième, tué jeudi, était bolivien. Les incidents ont éclaté mardi après l'occupation du parc par un millier de sans-abri, pour la plupart boliviens et paraguayens, qui réclamaient "des logements dignes".