Un jeune djihadiste saoudien, Ibrahim Hassan al-Asiri, est désigné comme le concepteur des deux bombes découvertes vendredi dans des colis. Artificier ingénieux, il est l’un des terroristes les plus recherchés par l’Arabie saoudite et les États-Unis.
Plus encore que "la marque d’Al-Qaïda", les deux bombes découvertes vendredi à Dubaï et près de Nottingham au Royaume-Uni portent la marque d’Ibrahim Hassan al-Asiri, selon des responsables de l’antiterrorisme américain.
"Suspect clé" dans l’affaire des "imprimantes piégées", ce jeune djihadiste, Saoudien
installé au Yémen, serait le responsable chargé des explosifs pour le groupe Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) – cellule islamiste, d’environ 500 combattants, née en 2009 de la fusion entre les branches saoudienne et yéménite d’Al-Qaïda. Agé de 28 ans, il est l’un des hommes les plus recherchés par l’antiterrorisme saoudien.
L’inventeur de la bombe-suppositoire
C’est la sophistication des bombes découvertes dans les deux avions à destination des États-Unis qui signe le travail d’al-Asiri, selon l'antiterrorisme américain : les cartouches d’encre des imprimantes étaient remplies d’explosif et reliées par des fils électriques à un circuit imprimé de téléphone portable. D’après la police de Dubaï, les bombes pouvaient être commandées à distance par un mobile.
Seul un artificier ingénieux et expérimenté pouvait accomplir un tel travail. C’est justement le cas d’al-Asiri, qui s’est d’abord fait connaître en concevant une bombe-suppositoire à la pentrite utilisée en août 2009 par son frère, un autre activiste proche d’Al-Qaïda. Abdullah al-Asiri l’avait utilisée pour tuer le responsable de l'antiterrorisme saoudien, le prince Mohammed bin Nayef, un attentat-suicide raté.
Autre tentative d'attentat à son actif : Ibrahim Hassan al-Asiri serait aussi l’auteur de la bombe à la pentrite placée dans les sous-vêtements de Farouk Abdulmutalab l’an dernier. Ce jeune nigérian avait tenté de faire exploser en vol un avion Amsterdam-Détroit, à Noël 2009, avant d’être maîtrisé par un passager.
Des prisons saoudiennes au Yémen
Dans une interview au site internet islamiste Sada al-Malahem ("Les voix du combat") publiée en septembre 2009, al-Asiri a donné quelques détails sur son parcours. Son arrestation par la police saoudienne vers 2005 l’empêche d’aller combattre les forces d’occupation américaines en Irak. Mais après sa libération, al-Asiri et son frère, qu’il a recruté, fuient l’Arabie saoudite pour le Yémen en 2006. Ils y rencontrent Nasser al-Wahayshi, l’ancien secrétaire de Ben Laden à Kandahar (Afghanistan), et deviennent des membres actifs d’Al-Qaïda dans le pays.