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Les douze raffineries françaises mettent fin à la grève

Le travail a repris dans l'ensemble des douze raffineries françaises, vendredi, après le vote des salariés de chaque entreprise pour la fin de la grève contre la réforme des retraites, adoptée définitivement par le Parlement jeudi.

AFP - Le travail reprenait vendredi dans les douze raffineries françaises, qui ont toutes votées la fin de la grève et devraient pouvoir relancer la production de carburants dans quelques jours grâce au déblocage des ports pétroliers de Fos-Lavéra et du Havre.

La raffinerie des Flandres, à Dunkerque (Nord), ainsi que celle de Normandie, près du Havre, de Donges (Loire-Atlantique), de Feyzin (Rhône) de Grandpuits (Seine-et-Marne) et de Lavéra (Bouches-du Rhône) ont toutes votées la fin de la grève vendredi.

Les 12 raffineries françaises ont donc officiellement repris le travail. Six d'entre elles étaient encore en grève totale ou partielle jeudi.

La production de carburant dans l'Hexagone devrait pouvoir reprendre dans quelques jours, grâce à la levée du blocage des ports pétroliers.

Les salariés des terminaux pétroliers de la Compagnie industrielle maritime (CIM) du Havre ont voté vendredi matin la reprise du travail, permettant de réalimenter les trois raffineries normandes et celle de Grandpuits (Seine-et-Marne) qui reçoit son brut du Havre via le pipeline d'Ile-de-France.

Par ailleurs, la CGT et la direction du port de Marseille ont annoncé vendredi après-midi le déblocage des terminaux pétroliers de Fos-Lavéra (Bouches-du-Rhône), paralysés depuis 33 jours par un mouvement de grève contre la réforme portuaire.

Cette grève privait de brut 7 raffineries au total, dont 4 autour de l'Etang de Berre, une près de Lyon, une dans le Bas-Rhin et une dernière en Suisse, toutes alimentées par pipeline. Au total, plus de 40% du raffinage français était ainsi paralysé.

Vendredi, 80 navires chargés d'hydrocarbures et notamment de pétrole brut étaient en attente en mer. Selon un communiqué de la direction du Grand port maritime de Marseille (GPMM), ils "vont pouvoir progressivement accoster aujourd'hui (vendredi) dès 20 heures. Le chargement ou déchargement de leur cargaison suivra".

Une fois les raffineries réalimentées en brut, il faudra encore entre 3 jours et une semaine avant qu'elles puissent recommencer à produire du gazole, de l'essence ou du kérosène. Les travaux de redémarrage sont en effet des procédures très lourdes dont la durée varie en fonction de la taille des raffineries.

Le coordinateur CGT de Total, Charles Foulard, a estimé que les syndicats avaient "gagné la bataille des idées". "Les argumentations des syndicats sur la possibilité d'avoir une autre réforme, notamment sur le financement, ont été entendues", a-t-il affirmé.

Aucun jour de grève ne sera payé aux salariés de Total ayant cessé le travail, parfois pendant plus de deux semaines, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Le groupe pétrolier a estimé vendredi à 100 millions d'euros le coût global de ce mouvement social sur ses comptes.

L'Union française des industries pétrolières (Ufip) a elle évalué à "des centaines de millions d'euros" le coût de la grève pour l'ensemble de l'industrie pétrolière.

"C'est gigantesque pour un seul secteur industriel", a souligné Jean-Louis Schilansky, président de l'Ufip.