
Huit des douze raffineries françaises, qui votent les unes après les autres la fin du mouvement, ont officiellement repris le travail. Mais, la grève des terminaux pétroliers de Fos-Lavéra prive encore de carburant six d'entre elles.
AFP - Le travail devrait reprendre vendredi dans l'ensemble des 12 raffineries françaises, qui votent l'une après l'autre la fin de la grève, mais la production de carburants reste suspendue dans six d'entre elles à la fin du blocage du port pétrolier de Fos-Lavéra.
La raffinerie des Flandres à Dunkerque (Nord) et celle de Normandie, près du Havre ont voté la fin de la grève contre la réforme des retraites, a-t-on appris auprès de la CGT et de la direction du groupe pétrolier Total.
Huit des 12 raffineries françaises ont donc officiellement repris le travail.
Des votes sont attendus dans la journée dans les raffineries Total à Donges (Loire-Atlantique), Feyzin (Rhône) et Grandpuits (Seine-et-Marne).
Mais la direction du groupe pétrolier s'est déjà avancée à prévoir la fin de la grève pour vendredi. "L'ensemble des sites devraient avoir mis fin au mouvement en milieu de journée", a déclaré un porte-parole de Total à l'AFP.
Une assemblée générale se tenait vendredi matin à la raffinerie Ineos de Lavéra (Bouches-du-Rhône). Sur ce site, la grève n'est déjà plus observée que par une partie des employés et les expéditions de carburants ont repris pendant certaines vacations.
En outre, les salariés des terminaux pétroliers de la Compagnie industrielle maritime (CIM) du Havre ont voté vendredi la reprise du travail, ce qui va permettre de réalimenter en pétrole brut les trois raffineries normandes ainsi que la raffinerie de Grandpuits qui reçoit son brut du Havre via le pipeline d'Ile-de-France.
"La reprise du travail a été votée à 77% ce matin en assemblée générale, car tout le monde reprend par ailleurs", a déclaré Fabrice Modeste, représentant CGT à la CIM.
"Mais les gens ne sont pas du tout découragés et sont prêts à repartir dans de nouvelles actions si le mouvement reprend", a-t-il ajouté.
Une fois les raffineries réalimentées en brut, il faudra entre 3 jours et une semaine avant qu'elles puissent recommencer à produire du gazole, de l'essence ou du kérosène, les travaux de redémarrage étant des procédures très lourdes dont la durée varie en fonction de la taille des raffineries.
En outre, six raffineries françaises sont dans l'incapacité de reprendre une production normale tant que dure la grève des terminaux pétroliers de Fos-Lavéra (Bouches-du-Rhône).
Entamée il y a 33 jours, elle prive de brut 7 raffineries au total, dont 4 autour de l'Etang de Berre, une près de Lyon, une dans le Bas-Rhin et une dernière en Suisse, toutes alimentées par pipeline.
Au total, plus de 40% du raffinage français est ainsi paralysé.
Conséquence, 79 navires dont 20 pétroliers de brut et 15 pétroliers de produits raffinés sont en attente dans la rade de Fos.
Actuellement, seule la raffinerie d'Esso à Fos-sur-Mer tourne à débit minimum (60%) en puisant dans les stocks stratégiques.
Par ailleurs, la raffinerie de Dunkerque ne devrait pas redémarrer, le tribunal de Nanterre ayant autorisé Total la semaine dernière à ne pas réactiver la production de carburant sur ce site, arrêté depuis plus d'un an. Sa partie dépôt et expéditions doit reprendre cependant vendredi après la suspension de la grève.