Des dirigeants américains et de l'Otan ont fait savoir qu'ils étaient prêts à soutenir Hamid Karzaï dans sa réconciliation avec les Taliban. Reconnaissant son bien-fondé, ils ont cependant souligné que le processus demeurait complexe.
REUTERS - Dirigeants américains et responsables de l'Otan ont indiqué jeudi qu'ils étaient prêts à soutenir le président afghan Hamid Karzaï dans ses efforts de réconciliation avec les taliban, tout en soulignant que le processus était complexe et pouvait demeurer vain.
Washington fera "tout ce qu'il faut" pour mettre en route ces efforts de paix, a dit le secrétaire à la Défense Robert Gates à la presse lors d'une réunion de l'Otan à Bruxelles.
La veille, un responsable de l'alliance avait dit que celle-ci facilitait déjà des contacts entre des chefs taliban et le gouvernement afghan. "Nous avons toujours reconnu que la réconciliation devait faire partie de la solution en Afghanistan et nous ferons tout notre possible pour soutenir ce processus", a dit Gates.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a recommandé la prudence face aux informations signalant des progrès sur le plan de la réconciliation intérieure afghane, parlant à ce propos d'"un effort complexe qui ne fait que débuter".
Evoquant une entreprise aux multiples facettes, Clinton a noté que l'on ne pouvait encore savoir si les efforts sur l'un ou l'autre des aspects du processus "porteraient des fruits".
De son côté, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a dit que l'alliance militaire, dont 150.000 soldats sont déployés en Afghanistan contre les taliban, était prête à favoriser des discussions avec les dirigeants de l'insurrection.
"Notre position est que si nous pouvons faciliter ce processus par une assistance pratique, pourquoi pas. Si on nous en fait la demande, nous sommes prêts à le faire", a dit Rasmussen non sans ajouter qu'il serait important de maintenir la pression militaire.
Les représentants des Etats-Unis et de l'Otan ont insisté sur le fait qu'une éventuelle réconciliation avec les taliban impliquerait que des insurgés déposent individuellement les armes, rompent avec les groupes terroristes et respectent la constitution afghane, afin de prévenir la réapparition du mouvement islamiste radical au pouvoir à Kaboul de 1996 à 2001.
Les taliban rejettent de telles conditions et excluent de négocier si les troupes de l'Otan ne quittent pas l'Afghanistan.
Les islamistes nient tout contact avec Kaboul. Mercredi, un porte-parole des taliban a qualifié de "propagande" toutes les informations relatives à ce sujet.
Des responsables laissent néanmoins entendre que, pour la première fois dans le conflit engagé depuis neuf ans, les principales parties impliquées - gouvernement de Kaboul, groupes insurgés, Washington et Islamabad notamment - envisageaient sérieusement des moyens de parvenir à un accord de paix.