Exilé depuis qu'il a été contraint à la démission en 2008, l'ancien président du Pakistan, Pervez Musharraf, a lancé vendredi à Londres son nouveau parti, "la Ligue musulmane de tout le Pakistan", en vue des législatives de 2013.
AFP - L'ancien président du Pakistan Pervez Musharraf, exilé au Royaume-Uni après avoir été contraint à la démission en 2008, a officiellement lancé vendredi à Londres son nouveau parti en vue des élections législatives de 2013.
"Le temps est venu de faire du Pakistan un Etat islamique moderne et progressiste", a déclaré l'ancien général en portant sur les fonts baptismaux son parti, la Ligue musulmane de tout le Pakistan (APML, All Pakistan Muslim League).
L'APML aura pour but "le salut public", a-t-il promis lors d'une conférence de presse tenue à Londres, entouré de drapeaux verts et blancs du Pakistan et de logos de sa nouvelle formation (le croissant et l'étoile du drapeau pakistanais, ainsi qu'une tête de faucon).
Soulignant qu'une majorité de ses compatriotes vivaient dans la pauvreté, M. Musharraf a accusé l'actuel gouvernement pakistanais d'être incapable de faire naître "le moindre éclair de lumière dans l'obscurité qui prévaut au Pakistan".
Pervez Musharraf, âgé de 67 ans, avait renversé le Premier ministre Nawaz Sharif en 1999 lors d'un putsch sans effusion de sang. Il avait été proclamé président en 2001, puis réélu par le Parlement en 2007. Mais il avait démissionné en août 2008 après avoir été menacé d'une procédure de destitution par le gouvernement. Il a été remplacé par Asif Ali Zardari, veuf de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto, assassinée le 27 décembre 2007.
L'ancien chef de l'armée a promis de rentrer au Pakistan "avant les prochaines élections" et "quels que soient les dangers, quels que soient les écueils".
Il a reconnu la menace représentée par les islamistes, qui ont tenté par deux fois de l'assassiner quand il était président, mais a rejeté du revers de la main la possibilité de poursuites judiciaires contre lui s'il rentre au Pakistan, pour avoir limogé des juges en 2007 en cherchant à se maintenir au pouvoir.
"Il n'y a aujourd'hui rien contre moi dans les tribunaux du Pakistan. Ce qui a été initié l'a été sur des bases politiques. Je suis prêt à y faire face quand je rentrerai", a-t-il dit.